On savait très bien que le premier responsable du football en Afrique était contre l'idée du report. Sa position a été confirmée hier à l'issue de son entrevue avec le Chef du gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane, qui a lieu en début d'après-midi (13h30). Dans la matinée, Hayatou s'est entretenu, de manière informelle, avec les responsables de la Fédération marocaine, à leur tête le président de la structure (Frmr) Fouzi Lekjaâ ainsi que le ministre des Sports, Mohammed Ouzzine. Les membres du Comité exécutif de l'instance footballistique africaine, qui se sont réunis (à huis clos) dimanche avec leur patron à Alger, ont failli à le convaincre de différer le tournoi à une date ultérieure (juin 2015 ou janvier 2016) comme souhaité par les autorités marocaines. Le Maroc, qui a mis la CAF dans l'embarras, s'est retrouvé, à son tour, dans une mauvaise posture. Le retrait définitif porterait certainement préjudice aux relations entre la Confédération et le Maroc. En outre, le désistement pourrait causer beaucoup de pertes pour la CAF et pour toutes les sélections ayant pris part aux éliminatoires. En effet, une campagne de qualification est très couteuse sur le plan financier. Même pour l'instance dirigée par Hayatou, tout ce qui touche à l'aspect marketing serait chamboulé. Tous les contrats signés avec les différents sponsors et les entreprises qui parrainent l'épreuve reine s'évaporeraient. Cependant, la réunion officielle avec le Chef du gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane, n'a pas pour autant débouché sur une décision finale si ce n'est le maintien, en l'état, des dates de la compétition sans préciser pour autant si la manifestation sportive se tiendra sur le sol marocain. Dans ce sillage, une nouvelle réunion aura lieu le 11 novembre au Caire, siège de la CAF, afin de «prendre les décisions qui s'imposent» selon Junior Binyam, directeur des médias de la Confédération africaine de football (CAF), qui a expliqué que : «tout changement (de dates) se ferait au détriment du calendrier de la CAF, qui a l'obligation de suivre le calendrier international de la Fifa». De son côté, et connaissant certainement la position des autorités marocaines par rapport à l'idée du maintien, un responsable de la Fédération marocaine (Frmf), sous couvert d'anonymat, avait glissé que «les discussions devraient se poursuivre dans la semaine si chaque partie campe sur ses positions», et ce, avant que Hayatou s'entretienne avec Abdelilah Benkirane. À partir de cette déclaration, on peut comprendre que les négociations ont coïncé hier après-midi. Le suspense reste total et l'organisation de la CAN-2015 tiendra en haleine l'Afrique du football et tous les amoureux de la discipline pour une autre semaine. Le Maroc devant rendre une réponse dans 4 jours. M. T.