Un Conseil de wilaya a été consacré la semaine dernière aux conditions de prise en charge des patients au CHU de Tizi Ouzou. Plusieurs services du CHU Nedir Mohamed de Tizi Ouzou souffrent de multiples carences liées notamment au manque du personnel spécialisé et à l'insuffisance des budgets affectés à l'acquisition de l'équipement médical. C'est du moins ce qui ressort des déclarations des médecins chefs des différents services de l'hôpital universitaire, lors d'un conseil de wilaya tenu la semaine dernière et portant examen de la situation des prestations médicales du CHU. La couverture médicale spécialisée et l'exigüité des espaces au CHU ont été les problèmes qui sont revenus le plus dans les débats. A titre d'exemple, les services de cardiologie et celui d'hémodialyse semblent plus au moins les plus touchés. «Il faut procéder au recrutement d'un personnel spécialisé pour être à la hauteur d'un hôpital régional à même de fournir des prestations médicales de haut niveau. Nous recevons chaque jour 30 à 40 demandes nécessitant une implantation d'un pacemaker (stimulateur cardiaque). Or, seuls 3 cardiologues sur 9 existants sont habilités à intervenir dans cette chirurgie», expliquera à ce propos le Dr T. Mokrab, avant de proposer la création d'un «réseau de gestion de la douleur thoracique» pour mieux organiser le service et coordonner les tâches de chacune des parties qui interviennent en vue de sauver des patients victimes d'un infarctus. «Pour acquérir un équipement, il faudra attendre plus de 6 mois, car la procédure de marché est trop longue. Il s'agit de sauver des vies humaines, c'est une urgence», enchainera son collègue du même service. Dans le même sillage, il déplore la fermeture du service de cardiologie des autres établissements hospitaliers de la wilaya durant les week-ends. «Il faudra les faire fonctionner H24 pour atténuer un tant soit peu la charge sur le CHU qui enregistre un flux important des patients. Or, la capacité d'accueil est insuffisante. Nous ne pouvons prendre en charge que 40 à 50% d'entre eux», a-t-il indiqué. S'agissant du service de néphrologie-hémodialyse, «il reçoit 120 malades chroniques par semaine. Nous ne pouvons tous les prendre en charge. Tandis que 600 sont enregistrés à travers toutes la wilaya. Donc, il faudra délocaliser certains des générateurs d'hémodialyse existant dans le service du CHU vers d'autres établissements hospitaliers», indiquera Dr Badaoui. Le problème de la radiologie a été également exposé, où rien qu'au service hématologie du CHU, «2/3 des malades font leur examen-radio chez des privés», fera savoir Pr Ait Ali. Au sujet du manque de radiologues, il indiquera que les postes à pourvoir sont ouverts et accessibles par voie de concours, malheureusement il n'y a pas eu de candidats, a-t-il regretté. Le médecin a déploré aussi le manque de réactifs utilisés en chimiothérapie et certains médicaments qui maintiennent en vie les malades-cancéreux. Intervenu au sujet de la situation qui prévaut à l'EHS Sbihi Tassadit, le Pr S. Abrous du service génécologie de l'unité Belloua, soutient qu'il faudra le rattacher au CHU pour régler le problème du manque de médecins gynéco-obstétriciens…