Si l'autoconsommation des énergies renouvelables est réclamée dans l'industrie, elle l'est à un degré moindre dans l'agriculture. Ce secteur représente moins de 2% dans la consommation finale de l'énergie (sur la période 2000-2010), pourtant la part de sa valeur ajoutée dans le PIB a augmenté de 8 à 10% durant cette période. Le rapport Medener (réseau des agences de maîtrise de l'énergie dans le pourtour méditerranéen) explique que «l'Algérie a une agriculture très peu intensive, du fait que ce secteur est encore peu développé» avec un taux de mécanisation d'à peine 2,5 tracteurs par 1000 habitants (7 pour la Tunisie et 4 pour le Maroc). En revanche, c'est bien l'Algérie qui consomme le plus d'énergie à l'hectare, dont 100% proviennent des ressources fossiles. Le solaire, l'éolien, la biomasse (produite à partir de la combustion de matières organiques) ou la géothermie (énergie du sous-sol) sont autant de sources énergétiques possible dans le secteur agricole. Une étude sur l'utilisation de l'énergie géothermique pour le chauffage des serres agricoles dans le Sud algérien (université de Ouargla, 2001), soulignait que le secteur «agro-alimentaire est celui où les applications directes de l'énergie géothermique sont les plus développées et celui qui offre le plus de perspectives». Le chauffage des serres agricoles constituant l'usage le plus répandu de l'énergie géothermique en agriculture, soulignait-on. Son intérêt avait été démontré par cette étude dont la conclusion fut «l'augmentation du rendement de la serre chauffée, comparativement à la serre non chauffée». La recherche avait porté sur l'exploitation d'un aquifère géothermique situé dans la banlieue de Ouargla. Mais l'une des branches qui consomme le plus d'énergie dans le secteur agricole est celle de l'aviculture. «Pour produire un kilo de viande blanche, vous avez besoin d'électricité sur tout le circuit de production ; de l'œuf au couvé qu'on met en incubation au poulet de chair qu'on met au frigo», explique Laâla Boukhalfa, expert en aviculture. Cette branche «nécessite 3 watts au m2», pour des dépenses énergétiques qui représentent «autour de 5% des charges globales», précise-t-il. Produire de l'électricité à partir de panneaux photovoltaique serait, selon lui, tout à fait rentable «à long terme, quoique couteux au début». Cela est d'autant plus valable dans le Sud et à plus forte raison que les panneaux photovoltaïques sont fabriqués en Algérie