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A quand un organe de gestion des énergies renouvenables ?
Entretien avec Salim Kihal, chercheur au Centre de développement des énergies renouvelables
Publié dans Le Midi Libre le 15 - 10 - 2012

Midi Libre : Des énergies renouvelables on en parle, mais à ce jour où en sommes-nous ?
Salim Kihal : Actuellement il y a un salon dédié aux énergies renouvelables qui est sur le point d‘ouvrir ses portes à Oran, ce qui signifie, dans un premier plan, qu‘il y a une volonté politique exprimée pour porter ce créneau. Reste le schéma général portant dessus qui manque.
Il s‘agit essentiellement de textes d‘accompagnement de loi et du fonds qui a été créé pour, dans les années 2000. Il a pour capital un pourcentage de 0,5% des recettes des hydrocarbures. Cependant, et à l‘heure actuelle, on n‘a pas de précision sur la destination de ce fonds. Va-t-il servir les grands projets portant sur les énergies renouvelables ou d‘autres projets privés ? On l‘ignore.
Selon vous, quelles sont les principales sources d‘énergies renouvelables chez nous ?
Il faut dire que chez nous on se focalise sur le solaire. Attitude tout à fait légitime au regard de ce potentiel estimé à 3.000 heures d‘ensoleillement par an. Pourtant il existe d‘autres sources comme la géothermie.
L‘on dénombre chez nous 200 sources géothermiques réparties au Nord et au Sud. Elles n‘ont malheureusement qu‘une seule vocation, à savoir la balnéothérapie alors qu‘elles pourraient servir au chauffage. Surtout quand on sait que la température de l‘eau dans ces sources peut grimper à 40 et même jusqu‘à 60 degrés.
De même on dispose de biomasse à partir de laquelle on peut produire du gaz de chauffage comme le bio méthane. Il suffit de récupérer nos déchets, les trier et les laisser fermenter pour récupérer ce gaz.
Il faut savoir que cette pratique existe dans le monde, je ne vois pas pourquoi cela ne s‘applique pas chez nous. Surtout que dans les années 80 un digesteur, placé à titre expérimental au parc zoologique de Ben Aknoun, a recyclé déchets et excréments en biogaz qui a chauffé au moins deux serres. Je pense que cette expérience aurait donné de très bons résultats en milieu rural.
Pourquoi est-elle alors tombée
en désuétude ?
Parce que pour l‘appliquer à grande échelle ailleurs il aurait fallu la volonté locale : qu‘au niveau d‘une localité donnée où l‘on sait qu‘il y a absence de réseaux d‘évacuation de déchets l‘on place un digesteur et l‘on aurai obtenu des résultats. Pour information c‘est une pratique courante en Inde et en Chine. Chez nous la technique on l‘a et on la maîtrise mais on manque de communication. D‘où la nécessité de créer un organe. Il pourrait s‘agir de commissariat ou d‘agence d‘énergies renouvelables.
Le but...
Etant de fédérer les capacités scientifiques et universitaires nationaux de tous pôles pour se consulter et se concerter sur le dossier des énergies renouvelables. Il y va des experts en la matière aux économistes pour mieux cerner la question, de la suivre par une seule tutelle et dégager une politique agressive. J‘entends par là
sensibiliser le citoyen lambda sur les produits issus des énergies renouvelables, des allégements fiscaux pour les commerçants de ces mêmes produits et la promotion des PME/PMI productrices de ces produits et des showrooms : des grandes surfaces dédiées aux énergies renouvelables pour la vente de chauffe-eau, chauffages solaires, onduleurs, panneaux solaires, lampes,
convertisseurs, batteries, etc.
Le solaire peut-il être une alternative au délestage qui frappe et surprend les Algériens au moment où ils ne s‘y attendent pas ?
En Algérie les capacités en énergies classiques sont inférieures à 1.000MW ce qui est en deça de nos ambitions de développement en matière d‘infrastructures. Pour attendre nos objectifs et satisfaire nos ambitions les énergies solaire, géothermique et éolienne sont les moyens et capacités que nous détenons et qui répondent à nos ambitions. Sans quoi on aura toujours des insuffisances énergétiques. Pour les pallier il faudra songer à une politique énergétique mixte c‘est-à-dire ne pas compter uniquement sur les énergies fossiles comme le pétrole et le gaz, mais plutôt à un rationnement de toutes les énergies et ressources que nous détenons et à l‘organe que j‘ai sus-cité pour, entre autres, évaluer ces ressources, rationaliser leur utilisation et leurs dépenses. Ainsi qu‘on écoute parler de l‘exploitation du gaz de schiste l‘idée en elle-même m‘interpelle dans le sens où nous allons vers une technologie que nous ne maîtrisons pas et dont l‘exploitation de ces ressources n‘est pas connue à ce jour ce qui est à l‘opposé des énergies que nous avons déjà et dont les énergies propres. A juste titre si l‘on arrive à exploiter 30 % de nos énergies renouvelables à l‘horizon 2030 cela sera une bonne chose.
Quand on parle d‘énergie renouvelable chez nous, automatiquement les regards se tournent vers Desertec toutefois il ne fait pas l‘unanimité...
Parce que c‘est un consortium qui n‘est pas assez connu et dont les projets qu‘il ambitionne s‘inscrivent dans la durée, pour ne pas dire 40 ans. Ajouter à cela le prix que coûte ce projet. Il est de l‘ordre de 400 milliards d‘euros. Néanmoins c‘est une opportunité pour l‘Algérie. Pour qui je pense qu‘il est intéressant de prendre « le train » de cette dynamique énergétique pour sa sécurité dans ce domaine mais aussi sa situation géographique qui lui permet avec un projet pareil de fournir l‘Europe en électricité.
Attendu aujourd'hui à Oran à l'initiative de l'agence de communication "Myriad" et subventionné par la wilaya d'Oran, 110 exposants y prendront part, dont 68 entreprises nationales comme Sonatrach et Sonelgaz sous le slogan "Octobre 2012 au cœur de l'économie verte". Pour sa troisième édition, outre la participation nationale, 42 entreprises étrangères d'Allemagne, de Pologne de Chine, d'Espagne, de France et d'Italie. Le but de ce salon étant de revenir sur les mérites des énergies propres et dans son sillage du savoir-faire des uns et des autres. Il s'agit en premier lieu de promouvoir le développement durable mais aussi sensibiliser les jeunes à ce créneau intéressant mais qui reste peu connu et consommé par les Algériens. Pour combler ces lacunes ce salon prévoit au moins 30 conférences qui seront présentées et débattues par les chercheurs et les responsables d'entreprises algériennes et étrangères. Pour rappel la première édition s'est tenue à Tamanrasset en octobre 2010 et la deuxième à Oran l'an dernier. De l'avis d'observateurs si l'engouement existe chez le citoyen reste que le domaine reste des plus mal défrichés. Pourquoi autant de réticence à l'égard des énergies renouvelables ? Et pourquoi peine-t-on à exploiter ces ressources bel et bien existantes et rentables chez nous par temps où le phénomène du réchauffement climatique est patent et le délestage en électricité courant en été ? Pour Salim Kahal, chercheur au centre de développement des énergies renouvelables, la faute n'est pas à pas de chance, mais en l'absence d'organe de gestion des énergies renouvelables inexistant à ce jour chez nous.
Midi Libre : Des énergies renouvelables on en parle, mais à ce jour où en sommes-nous ?
Salim Kihal : Actuellement il y a un salon dédié aux énergies renouvelables qui est sur le point d‘ouvrir ses portes à Oran, ce qui signifie, dans un premier plan, qu‘il y a une volonté politique exprimée pour porter ce créneau. Reste le schéma général portant dessus qui manque.
Il s‘agit essentiellement de textes d‘accompagnement de loi et du fonds qui a été créé pour, dans les années 2000. Il a pour capital un pourcentage de 0,5% des recettes des hydrocarbures. Cependant, et à l‘heure actuelle, on n‘a pas de précision sur la destination de ce fonds. Va-t-il servir les grands projets portant sur les énergies renouvelables ou d‘autres projets privés ? On l‘ignore.
Selon vous, quelles sont les principales sources d‘énergies renouvelables chez nous ?
Il faut dire que chez nous on se focalise sur le solaire. Attitude tout à fait légitime au regard de ce potentiel estimé à 3.000 heures d‘ensoleillement par an. Pourtant il existe d‘autres sources comme la géothermie.
L‘on dénombre chez nous 200 sources géothermiques réparties au Nord et au Sud. Elles n‘ont malheureusement qu‘une seule vocation, à savoir la balnéothérapie alors qu‘elles pourraient servir au chauffage. Surtout quand on sait que la température de l‘eau dans ces sources peut grimper à 40 et même jusqu‘à 60 degrés.
De même on dispose de biomasse à partir de laquelle on peut produire du gaz de chauffage comme le bio méthane. Il suffit de récupérer nos déchets, les trier et les laisser fermenter pour récupérer ce gaz.
Il faut savoir que cette pratique existe dans le monde, je ne vois pas pourquoi cela ne s‘applique pas chez nous. Surtout que dans les années 80 un digesteur, placé à titre expérimental au parc zoologique de Ben Aknoun, a recyclé déchets et excréments en biogaz qui a chauffé au moins deux serres. Je pense que cette expérience aurait donné de très bons résultats en milieu rural.
Pourquoi est-elle alors tombée
en désuétude ?
Parce que pour l‘appliquer à grande échelle ailleurs il aurait fallu la volonté locale : qu‘au niveau d‘une localité donnée où l‘on sait qu‘il y a absence de réseaux d‘évacuation de déchets l‘on place un digesteur et l‘on aurai obtenu des résultats. Pour information c‘est une pratique courante en Inde et en Chine. Chez nous la technique on l‘a et on la maîtrise mais on manque de communication. D‘où la nécessité de créer un organe. Il pourrait s‘agir de commissariat ou d‘agence d‘énergies renouvelables.
Le but...
Etant de fédérer les capacités scientifiques et universitaires nationaux de tous pôles pour se consulter et se concerter sur le dossier des énergies renouvelables. Il y va des experts en la matière aux économistes pour mieux cerner la question, de la suivre par une seule tutelle et dégager une politique agressive. J‘entends par là
sensibiliser le citoyen lambda sur les produits issus des énergies renouvelables, des allégements fiscaux pour les commerçants de ces mêmes produits et la promotion des PME/PMI productrices de ces produits et des showrooms : des grandes surfaces dédiées aux énergies renouvelables pour la vente de chauffe-eau, chauffages solaires, onduleurs, panneaux solaires, lampes,
convertisseurs, batteries, etc.
Le solaire peut-il être une alternative au délestage qui frappe et surprend les Algériens au moment où ils ne s‘y attendent pas ?
En Algérie les capacités en énergies classiques sont inférieures à 1.000MW ce qui est en deça de nos ambitions de développement en matière d‘infrastructures. Pour attendre nos objectifs et satisfaire nos ambitions les énergies solaire, géothermique et éolienne sont les moyens et capacités que nous détenons et qui répondent à nos ambitions. Sans quoi on aura toujours des insuffisances énergétiques. Pour les pallier il faudra songer à une politique énergétique mixte c‘est-à-dire ne pas compter uniquement sur les énergies fossiles comme le pétrole et le gaz, mais plutôt à un rationnement de toutes les énergies et ressources que nous détenons et à l‘organe que j‘ai sus-cité pour, entre autres, évaluer ces ressources, rationaliser leur utilisation et leurs dépenses. Ainsi qu‘on écoute parler de l‘exploitation du gaz de schiste l‘idée en elle-même m‘interpelle dans le sens où nous allons vers une technologie que nous ne maîtrisons pas et dont l‘exploitation de ces ressources n‘est pas connue à ce jour ce qui est à l‘opposé des énergies que nous avons déjà et dont les énergies propres. A juste titre si l‘on arrive à exploiter 30 % de nos énergies renouvelables à l‘horizon 2030 cela sera une bonne chose.
Quand on parle d‘énergie renouvelable chez nous, automatiquement les regards se tournent vers Desertec toutefois il ne fait pas l‘unanimité...
Parce que c‘est un consortium qui n‘est pas assez connu et dont les projets qu‘il ambitionne s‘inscrivent dans la durée, pour ne pas dire 40 ans. Ajouter à cela le prix que coûte ce projet. Il est de l‘ordre de 400 milliards d‘euros. Néanmoins c‘est une opportunité pour l‘Algérie. Pour qui je pense qu‘il est intéressant de prendre « le train » de cette dynamique énergétique pour sa sécurité dans ce domaine mais aussi sa situation géographique qui lui permet avec un projet pareil de fournir l‘Europe en électricité.
Attendu aujourd'hui à Oran à l'initiative de l'agence de communication "Myriad" et subventionné par la wilaya d'Oran, 110 exposants y prendront part, dont 68 entreprises nationales comme Sonatrach et Sonelgaz sous le slogan "Octobre 2012 au cœur de l'économie verte". Pour sa troisième édition, outre la participation nationale, 42 entreprises étrangères d'Allemagne, de Pologne de Chine, d'Espagne, de France et d'Italie. Le but de ce salon étant de revenir sur les mérites des énergies propres et dans son sillage du savoir-faire des uns et des autres. Il s'agit en premier lieu de promouvoir le développement durable mais aussi sensibiliser les jeunes à ce créneau intéressant mais qui reste peu connu et consommé par les Algériens. Pour combler ces lacunes ce salon prévoit au moins 30 conférences qui seront présentées et débattues par les chercheurs et les responsables d'entreprises algériennes et étrangères. Pour rappel la première édition s'est tenue à Tamanrasset en octobre 2010 et la deuxième à Oran l'an dernier. De l'avis d'observateurs si l'engouement existe chez le citoyen reste que le domaine reste des plus mal défrichés. Pourquoi autant de réticence à l'égard des énergies renouvelables ? Et pourquoi peine-t-on à exploiter ces ressources bel et bien existantes et rentables chez nous par temps où le phénomène du réchauffement climatique est patent et le délestage en électricité courant en été ? Pour Salim Kahal, chercheur au centre de développement des énergies renouvelables, la faute n'est pas à pas de chance, mais en l'absence d'organe de gestion des énergies renouvelables inexistant à ce jour chez nous.


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