L'association nationale des médias spécialisés en tourisme, Plumes touristiques, a organisé, le week-end dernier, sa deuxième sortie après celle de La Casbah d'Alger, à l'occasion de la Journée mondiale du tourisme. Cette fois, elle a fait escale à M'sila, plus exactement dans la commune de Maâdid. Une visite qui a été possible grâce à Hocine Nech, dynamique président de l'Association de la protection du patrimoine, du tourisme et de l'environnement de Maâdid, à l'APC de cette commune et en partenariat avec l'ONAT. L'objectif était de faire connaître les potentialités touristiques de cette région, qui peuvent être transformées en produits commercialisables à travers les agences de voyages. Une région qui a été malheureusement marginalisée, alors qu'elle peut être un des pôles touristiques de l'Algérie. Dans un site montagneux d'une saisissante beauté, les ruines de la première capitale des émirs hammadides, fondée en 1007 et démantelée en 1152, nous restituent l'image authentique d'une ville musulmane fortifiée. Sa mosquée, avec sa salle de prière de 13 nefs à 8 travées, est l'une des plus grandes d'Algérie. Le musée de la Kalaâ est situé sur le site : il a été créé en novembre 1995 pour abriter les objets archéologiques découverts lors des fouilles menées par Lucien Golvin et Rachid Bourouiba. La collection est constituée de céramiques, comme de lampe à huile, de dalles de sol ou de revêtement mural, telles que des marqueteries de céramique murale émaillée à reflet métallique d'un assez bel effet, avec un décor floral, géométrique et calligraphique issues des palais Manar et Bahr, des stucs sculptés et divers métaux. La Kalâa des Béni Hammad apporte un témoignage exceptionnel sur la civilisation hammadite, aujourd'hui disparue. Fondée en tant que place forte militaire, elle fut, par la suite, hissée au rang de métropole. Elle a influencé le développement de l'architecture arabe ainsi que d'autres foyers civilisateurs dont le Maghreb, l'Andalousie et la Sicile. Ainsi, l'association est allée sur les traces des citadelles qui peuvent être un des attraits touristiques. A Maâdid, l'association est aussi allée sur les traces des moudjahidine. Certains ont raconté leurs souvenirs de batailles et d'autres ont montré un centre de transit qui permettait aux combattants de reprendre des forces et un des hôpitaux dans le creux d'une montagne, qui a permis de soigner des blessés. Sur ce territoire, le développement du tourisme culturel peut être un moyen de pallier le phénomène de saisonnalité. Les espaces qui accueillent principalement un tourisme de masse, saisonnier, ont tout intérêt à étaler la fréquentation touristique tout au long de l'année. Il y a aussi un marché de niches à développer : le tourisme de mémoire, d'autant plus que ce genre de tourisme est à la mode. Les champs de bataille et les nécropoles sont de plus en plus visités dans le monde. Pourquoi l'Algérie ferait-elle exception ? Cela pourrait être aussi une bonne opportunité pour relancer le tourisme des nationaux.