A l'issue d'une réunion tenue le 30 juillet au siège de l'APC de M'sila, présidée par le wali en présence des directeurs de l'exécutif et de la société civile de cette commune, il nous a été donné de constater l'immense retard qu'accuse la commune en matière d'aménagement urbain, d'assainissement, d'éclairage public et de voirie. M'sila, ville de 150 000 habitants qui avait pris de l'ampleur en termes urbanistiques dans une totale anarchie, à défaut d'une gestion normative de la ville, a fini par engendrer une ville ghetto, dépourvue de commodités dans la majorité de ses quartiers. A entendre les représentants des quartiers évoquer leur quotidien, c'est un véritable cauchemar que vivent ces citoyens à longueur d'année, précisément quand l'APC fait preuve d'autisme. Les habitants des 42 Logements ont un problème d'assainissement, également pour les quartiers de Boukhmissa et Haï H'ssone qui s'alimente en eau impropre à la consommation, selon le représentant de ce quartier. Le représentant du quartier Ferme Belkhobbi évoque le problème des eaux usées de la ville de M'sila qui inondent les environs de cette ferme. Le wali de M'sila, Mohamed Salah Menâa, n'a pas été avec le dos de la cuillère contre l'APC qui fait preuve de laisser-aller dans tous les domaines. « On a remarqué, dira-t-il, qu'au niveau de cette APC rien ne marche selon les normes, et que le minimum ne se fait pas. La ville est livrée à elle-même, et que les élus doivent prendre leur responsabilité pour prioriser des actions à mener », a-t-il averti, et d'ajouter : « Faire fonctionner l'APC n'est pas synonyme de course à l'enrichissement ni un bénéfice de privilèges ». « L'APC n'est pas une œuvre de charité », a-t-il soutenu en faisant allusion à la tendance qui sévit dans cette APC à faire bénéficier des étrangers de certains privilèges. « Ceux qui doivent bénéficier des privilèges ce sont les éboueurs de la commune et non pas les autres », a-t-il affirmé avant d'ajouter : « C'est l'argent du peuple que vous êtes en train de manipuler et le citoyen a le droit de savoir où va l'argent du contribuable. » La gestion de cette commune est au-dessous de la moyenne, dira-t-il. Peut-être parce que la composition de cette Assemblée est un peu particulière par le fait qu'un parti islamiste s'est permis « d'emporter » des candidats résidants ailleurs pour les faire élire à M'sila. Les palpables défaillances de l'APC sont longues à énumérer : les unes constituent des dangers pour les citoyens et les autres leur causent des désagréments. Les services techniques de l'APC donnent l'impression d'être démissionnaires, compte tenu du fait que les travaux effectués sur les voiries ne sont pas suivis d'une opération de remise en l'état initial. Après coup, les routes sont éventrées par ces travaux non finalisés. Les mêmes services techniques ne s'embarrassent pas de mettre en danger toute une population et sans respect des normes techniques de réaliser à ciel ouvert un bassin de stockage des eaux usées d'un quartier illicite au niveau du quartier Houche. Par ailleurs, rien ne semble susciter du souci à l'APC de M'sila face à une circulation automobile pour le moins insoutenable, quant au plan de circulation élaboré à coups de centaines de millions, il continue à moisir dans un des tiroirs du P/APC. L'autre calvaire que les citoyens de M'sila ne cessent de subir est le service d'état civil, dont certaines prestations y ont été soustraites de l'APC-siège et affectées aux annexes de l'APC dans les quartiers Djaâfra, 1000 Logements et Chebilia. Et ne laisser à l'APC-siège que les archives, où il faut attendre plus de 24 heures pour retirer l'extrait de naissance n°12. Pour se faire délivrer un acte d'extrait de naissance ou faire une légalisation au niveau des annexes, il faut se réveiller tôt et faire la queue à partir de 6h. L'annexe du quartier des 1000 Logements est une pièce de 6x4 dans laquelle s'entassent hommes, femmes, enfants et vieillards, dans des conditions insupportables. Souvent des personnes qui s'y trouvent pour nécessité impérieuse tombent en syncope pour ne pas avoir supporté ces conditions. L'APC de M'sila ne gère plus les affaires de la cité et fait tout pour rendre pénible la vie des citoyens. Le wali de M'sila, M. Menaâ, qui voulait faire de cette réunion un cadre de concertation et obtenir un consensus grâce à la transparence sur ce que devait être la ville de M'sila et l'ériger en cité à la mesure de son statut de siège d'une wilaya, a été un peu déçu par la tournure qu'avait pris le débat qui s'est principalement focalisé sur le quotidien des citoyens qui continue à être dramatique.