Durant deux jours où il a ratissé de long en large les secteurs urbains de la commune de Constantine, le wali semble avoir secoué de fond en comble l'inertie, tant dénoncée, des élus de l'APC et autres responsables de l'administration locale. Le constat fait aussi bien par les citoyens que les représentants de la presse est révélateur d'une dynamique qui n'a pas trop tardé pour prendre sa vitesse de croisière. Pour preuve, la plupart des haltes programmées, lors d'une visite à cadence soutenue, ont ciblé des sites et des quartiers où les élus locaux et même les délégués des secteurs urbains n'y ont jamais mis les pieds. Pour la population de ces quartiers ayant pleinement apprécié le geste du wali, l'occasion était propice pour soulever les soucis qui continuent de marquer leur quotidien. A la cité Benchergui comme au lotissement Serkina 1, Abdelmalek Boudiaf est allé à la rencontre de citoyens toujours privés des commodités de la vie, malgré les multiples démarches entreprises auprès d'une administration locale démissionnaire, alors que d'autres n'ont pas les moyens de payer les frais d'un raccordement au réseau du gaz de ville. Certains lieux accusent toujours un retard considérable en matière de couverture sanitaire comme c'est le cas de la cité de Djebel Ouahch et ses environs, forte d'une population dépassant 30 000 âmes et qui ne dispose pas encore d'une centre de soins, alors qu'à la cité de Boumerzoug, relevant du secteur urbain des mûriers, le centre de soins se trouve dans une situation de délabrement indescriptible. Dans une réunion de travail tenue mercredi dernier au siège de l'APC à l'issue d'une visite d'inspection de deux jours à la daïra de Constantine, le wali ne manquera pas de signifier son mécontentement sur certains aspects qu'il avait à constater dans les différentes haltes. Un échantillon simple reflétant le visage hideux qui se cache derrière un titre pompeux de capitale de l'Est algérien Des mises en garde claires ont été adressées aux responsables de l'exécutif pour rattraper, dans les meilleurs délais, une situation qui tend vers le pourrissement, alors que l'Etat dispose des moyens financiers pour assurer un niveau de vie digne à ses citoyens. « Vous avez un plan de charge bien rempli et un gros travail à faire », soulignera la wali. Si beaucoup de choses restent à faire pour redresser la barre en matière d'assainissement des cités, d'éclairage des quartiers et d'alimentation en eau potable, le wali de Constantine ne manquera pas de prendre des décisions, attendues déjà depuis fort longtemps et considérées jusque là comme des tabous, en annonçant l'évacuation imminente des « bazars » souterrains du centre-ville qui reprendront leur première destination comme passages pour piétons, en proposant de déplacer les occupants des lieux vers d'autres locaux aménagés au marché Boumezzou et dans la zone du Polygone. Abdelmalek Boudiaf annoncera par ailleurs la décision de reprendre et de réaménager le square Guessoum Mohammed (ex-Gambetta), sis dans le boulevard Belouizdad, la création d'une nouvelle zone pour la ferraille après la délocalisation de celle se trouvant actuellement dans la commune de Guettar El Aich, l'assainissement de la cité populeuse d'El Guemmas, la réhabilitation du marché Boumezzou et sa terrasse ainsi que la mise en place de plans types pour la prise en charge des différentes structures sanitaires de la commune. Commentant les informations relatives au rapport du bureau d'études français Simecsol, citant le phénomène de glissement de terrain qui prend de l'ampleur au niveau de la 3e tranche de la cité Boussouf et qui a fait couler trop d'encre ces derniers jours, le wali de Constantine s'est voulu rassurant en écartant tout éventualité d'évacuation de la population. « Nous avons visité les lieux et nous n'avons pas soulevé quelque chose d'alarmant. Même si les choses n'ont pas atteint un degré de gravité irréversible, nous sommes disposés à engager tous les travaux nécessaires pour le boisement du terrain et la réfection de l'étanchéité des immeubles touchés », rappellera-t-il.