Il n'a pas plu sur Béjaïa depuis au moins deux mois. Le manque de précipitations inquiète les agriculteurs de la vallée de la Soummam qui attendent les premières pluies avant d'entamer l'ensemencement de leurs champs. La culture arboricole commence à ressentir les premières incidences du déficit pluviométrique. Dans les champs d'orangers, des fellahs font face aux parasites dont le pullulement est favorisé par ce climat sec et aride pendant que d'autres s'attendent à une campagne oléicole 2014 des plus faibles. «Par rapport à la campagne agricole de l'année passée, nous avons constaté qu'il y a un déficit pluviométrique important. Je n'ai pas les chiffres sous les yeux, mais à ce stade-là, nous pouvons parler de sécheresse», a déclaré l'ingénieur Nordine Boukari, responsable de la production à l'Institut technique de l'arboriculture fruitière et de la vigne (ITAF) de Takriets (Sidi Aïch), dans la wilaya de Béjaïa. Selon notre interlocuteur, les agriculteurs sont en droit de s'inquiéter si les données météorologiques ne changent pas. «A cause du retard des pluies, les fellahs n'ont même pas commencé à emblaver leurs terres», dit M. Boukari, qui estime que cela aura des conséquences néfastes sur la production la saison prochaine. Pendant ce temps, les agriculteurs continuent le défrichage des terres et le labourage des champs, les yeux braqués vers l'horizon en attendant un hypothétique nuage. Les incidences climatiques marquées par les hausses de la température et la rareté des pluies sont déjà visibles. En dehors des prix élevés affichés pour les agrumes sur les étales des marchés, la qualité en a pris un coup. Dans les champs des agrumes, notamment dans les orangeraies, le développement des maladies et des parasites a été signalé. Ainsi, le dérèglement saisonnier que connaît le nord du pays ces derniers mois a eu des effets négatifs sur les espèces arboricoles. A ce propos, l'ingénieur a indiqué que le pullulement des insectes et des parasites qui frappent les orangers, les citronniers et les pamplemoussiers provoquent une production de très mauvaise qualité et parfois, les fruits tombent prématurément. Quant à la production oléicole, qui a connu une baisse durant la campagne de 2013, elle s'annonce insignifiante cette année à cause de la faible pluviométrie. L'ITAF de Sidi Aïch a observé, en outre, l'assèchement du fruit à cause du déficit pluviométrique qui a induit, selon le spécialiste, un blocage ou un arrêt de la croissance de l'olivier.