Les pays dont sont originaires les auteurs des attentats du 11 septembre se sont rangés du côté US. Le ministre yéménite des Affaires étrangères a fait la démonstration magistrale de la vulnérabilité arabe. Le Yémen qui a revendiqué avec ferveur la tenue d'un sommet arabe pour prendre une position unanime sur l'agression israélienne contre le Liban vient de faire volte-face, en déclarant que son pays n'est plus demandeur d'un sommet. Il précise qu'il n'a subi aucune pression pour faire marche-arrière. Il se range du côté de la Jordanie, l'Arabie Saoudite et l'Egypte ; en complétant ainsi la liste des pays fournisseurs de kamikazes qui ont attaqué les Etats-Unis un certain 11 septembre 2001. Ce qui justifie l'ampleur de la pression américaine que subissent les responsables de ces pays ; pression qui n'a en vérité jamais cessé. Il faut garder à l'esprit les insultes médiatiques et politiques envers ces pays, à leur tête l'Arabie Saoudite, puis les directives qui ont touché la formation religieuse dans ces pays puis le projet du Grand Moyen-Orient que semble vouloir concrétiser Israël avec les bombes américaines à guidage laser. L'Amérique est en train de punir les pays pourvoyeurs de kamikazes, en donnant le feu vert à Israël, sans se soucier des répercussions qui pourraient avoir lieu dans leurs sociétés respectives à long terme. Il va sans dire que le nombre de kamikazes va monter de façon exponentielle, dès lors que les rois et les raïs n'auront plus aucun pouvoir sur leurs populations devenues hostiles à toute présence américaine dans la région et qui auront définitivement choisi leur tranchée. L´Organisation de la conférence islamique (OCI), supposée être plus crédible que la Ligue arabe, annonce qu'elle ne tiendra pas de «réunion d´urgence sur la crise actuelle au Proche-Orient», comme demandé récemment par le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, a déclaré hier le ministre malaisien des Affaires étrangères, Syed Hamid Albar. «Il est impossible de réunir les 57 membres du groupement dans un délai aussi court», a-t-il indiqué. Le chef de la diplomatie malaisienne, dont le pays assure la présidence tournante de l´OCI, a en revanche évoqué l´éventualité d´une réunion «du comité exécutif» de l´OCI, tout en rappelant que, «même si cela n´était pas possible, les membres de l´Organisation étaient en contact afin de voir comment coordonner les efforts». Les chefs de la diplomatie saoudienne et égyptienne déploient beaucoup d'efforts pour trouver «une solution diplomatique au conflit entre le Hizbollah et Israël». Ils persistent dans l'erreur d'appréciation de la nature même du conflit. La secrétaire d´Etat américaine, Condoleezza Rice, semble avoir changé d'avis puisqu'elle appelle à un cessez-le-feu "urgent" au Liban, tout en avertissant que tout accord devait débuter par un règlement des causes du conflit. Il faut rappeler que les USA voulaient donner le temps à Israël pour désarmer le Hizbollah par une guerre éclair. Malheureusement cette éventualité n'est plus possible. Les roquettes de la résistance ont fait déchanter les plus enthousiastes. D'où le nouveau repositionnement américain au moment où Rice visite le Liban et Israël. Avant d'aller au Proche-Orient, elle a participé avec le président George Bush à une rencontre à la Maison-Blanche avec le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud Al-Fayçal, qui a déclaré, à sa sortie de la présidence, avoir insisté auprès des dirigeants américains pour «un cessez-le-feu au Liban». Cela ne veut point dire que l'option saoudienne prédomine. Bien au contraire, les Américains ont la preuve par cinq sur la fragilité d'Israël qui ne pourra jamais tenir devant le maintien de la guerre permanente. Elle a voulu à tout prix désarmer le Hamas et le Hezbollah en s'engageant dans un engrenage qui s'est avéré désastreux pour son devenir. La résistance libanaise, autant que palestinienne, savent qu'en s'installant dans une guerre d'usure, ils l'auront. Israël vient de se rendre compte que les exploits de 1967 et de 1973 ne pourront plus se reproduire. La force arabe se situe dans sa fragilité déconcertante.