Les malades atteints du cancer, toutes pathologies confondues, continuent de subir les conséquences de l'inexistence d'un centre à même de prendre en charge l'aspect lié à la radiothérapie. Il faut noter que celle-ci est déjà sujette à des prises de rendez-vous excessivement longs. Bien qu'un service d'oncologie médicale ait été aménagé, et fonctionnel depuis mars dernier au niveau de l'EPH Youssef Damerdji de Tiaret, les malades atteints du cancer, toutes pathologies confondues, continuent malheureusement de subir les conséquences de l'inexistence d'un centre à même de prendre en charge l'aspect lié à la radiothérapie, elle-même sujette à des prises de rendez-vous excessivement longs. Tiaret se trouve à 300 kilomètres d'Alger et d'Oran, d'où les couteux et éreintants voyages et leurs conséquences sur les malades. «Au niveau de l'unité oncologie, 262 malades sont pris en charge concernant les séances de chimiothérapie», dira docteure Larribi. Notre interlocutrice ajoute que depuis l'ouverture de cette unité pas moins de 1700 séances ont été effectuées par un staff, certes réduit, mais suffisant pour soulager les malades qui effectuaient des voyages vers d'autres structures hors wilaya. «Cela va permettre à moyen terme, dira le DSP, d'ouvrir un registre du cancer et tenter de cerner relativement le nombre de malades éparpillés ici et là». Aujourd'hui, pour avoir un rendez-vous, les malades ont recours pour la majorité démunie financièrement aux structures publiques situées à Blida, Alger ou à Oran, le plus souvent. Certaines catégories de personnes pour ne pas compromettre les chances de guérison se rabattent sur l'entraide et la solidarité familiale pour se faire soigner. Le cas d'une dame âgée de 50 ans en est une illustration de cette donne. Cette malade qui venait de découvrir à l'aune d'un bilan qu'elle avait un début du cancer du col de l'utérus a vu se tisser autour d'elle une générosité sans limites de la part des membres de sa famille qui n'ont pas lésiné sur les moyens pour voler à son secours. «Jusqu'à l'heure et pour les seuls frais liés à une radiothérapie dans une clinique privée à Blida et les bilans j'ai déboursé pas moins de 300.000 dinars», dit-elle. Un prix difficile à honorer pour l'écrasante majorité des malades qui se voient fixer, eux, des rendez-vous lointains dans les grands hôpitaux où leur prise en charge reste hypothétique. C'est dans cette optique que beaucoup de gens voyaient en l'inscription d'un CAC (centre anti cancer) à Tiaret une bonne aubaine. Cela dit, avec les lenteurs mises dans l'exécution d'un tel projet, le désenchantement a déjà gagné pas mal d'esprits en dépit des assurances maintes fois ressassées par les responsables centraux et locaux dont l'actuel ministre Boudiaf en visite, mercredi dernier, dans la wilaya. «Le CAC de Tiaret doté d'une enveloppe de 4500 millions de dinars après réévaluation va faire l'objet, ces jours-ci, d'un avis d'appel d'offres puisque l'opération a été approuvée par les autorités sanitaires qui ne voudraient pas refaire les erreurs commises ailleurs dans la réalisation de CAC. Celui de Tiaret ayant été calqué sur celui de Bejaïa», dira un cadre qui accompagnait le ministre. En plus du CAC qui ne sera fonctionnel que d'ici trois à quatre ans si les travaux venaient à démarrer, d'autres perspectives sont mises en valeur. Il s'agit de «la réalisation d'un centre médico-social par la CNAS qui aura vocation d'un centre d'imageries médicales qui fait tant défaut dans la région», dira M. Djamel Mekhissi, son directeur. S'agissant des chiffres il est fait état de la prise en charge par la CNAS de 900 malades, tous assurés sociaux alors que l'association El Fedjr d'aide aux cancéreux évoque 2000 cas. Vu les centaines de décès enregistrés, il est loisible de déduire que ce dernier chiffre reste relatif bien que «la CNAS assure la gratuité des médicaments et le transport», conclut monsieur Mekhissi.