L'obésité en Algérie touche 8% de la population, selon des enquêtes réalisées par des centres universitaires algériens. Pour réduire les préjudices sur la santé publique, il est recommandé de revenir aux plats traditionnels et à l'alimentation de type méditerranéen, lance le professeur Malika Bouchenak, présidente de la Société algérienne de nutrition (SAN). Intervenant, hier à Alger, lors d'une table ronde, le professeur Bouchenak, également directrice du laboratoire de nutrition clinique et métabolique de l'université d'Oran, rappelle que «le régime dit méditerranéen est un régime équilibré, et qui empêche ou réduit des maladies d'émerger». La synergie entre aliments et corps sain est tout de suite établie. La rencontre animée par le professeur Bouchenak, intitulée «Le respect de la pyramide alimentaire pour une bonne santé» se veut un plaidoyer pour le retour aux plats ancestraux et traditionnels, qui figurent parmi les meilleurs moyens de prévention sanitaire par l'alimentation. «Si nous consommons sain, le pays pourrait réduire sa facture d'importation de médicaments», souligne-t-elle. Et d'ajouter : «Les habitudes alimentaires des Algériens ont changé. Ce qui doit nous inciter à revenir aux repas structurés.» Mme Bouchenak explique que «le régime méditerranéen représente un véritable trésor culturel et culinaire prônant la consommation de certains aliments comme les fruits, les légumineuses, les grains entiers, les noix, le poisson. De plus, l'un de ses piliers repose sur la consommation de l'huile d'olive dont les avantages sont nombreux. L'OMS et la FAO ont reconnu le régime méditerranéen comme un modèle d'alimentation de qualité, sain et durable. Durable dans le sens qu'il est respectueux de l'environnement». Sur ce point, l'animatrice de la rencontre s'interroge sur les quantités de pesticides servant dans les productions agricoles. Elle estime que «les citoyens ne doivent pas être seulement des consommateurs, mais de véritables consom'acteurs». «Il ne suffit pas de vérifier seulement les dates d'expiration des produits, mais aussi leurs contenus et de quoi ils sont composés», insiste-t-elle. L'experte pourfend le régime dit occidental, qui est «riche en céréales raffinées, en graisses animales, sucres, viandes transformées, mais très pauvre en légumineuses». L'Algérie vit actuellement une période de transition nutritionnelle. L'intérêt du respect de la pyramide alimentaire méditerranéenne s'avère crucial pour une qualité de vie et une santé meilleure, notamment dans le cas des maladies chroniques. De plus, le professeur Bouchenak rappelle, à l'image de ses confères experts, que l'on doit consommer «1,5 à 2 litres d'eau par jour, sous diverses formes, que ce soit de l'eau normale ou en tisane». «Les fruits et légumes de saison, poursuit-elle, sont à consommer tous les jours. Les poissons au moins deux fois par semaine. Les produits laitiers trois portions par jour. Quant à la viande, il ne faudrait la consommer qu'occasionnellement durant la semaine, de préférence dans le mois.» «Le meilleur modèle est d'adopter la modération et la frugalité», recommande l'universitaire. Sur un autre point, l'invitée de la rencontre met en relief «l'importance de prendre des repas en famille, car ceux qui mangent seuls ont tendance à opter pour une mauvaise alimentation».