A Fouka marine, à différencier de la ville de Fouka plus au Sud, le restaurant Aghilès, qui s'est spécialisé, dès l'ouverture, dans la paella, est un lieu devenu depuis quelques jours impossible à éviter. Le patron du restaurant, un cousin du grand peintre Issiakhem dont un portrait faccroché à la réception, déclare : « Je détiens le secret de sa réussite et la recette n'est dévoilée à personne. » Avec une architecture conçue selon des modèles venus d'ailleurs et avec un mobilier où domine l'osier, spécialité de la région, les différents restaurants pouvant accueillir jusqu'à 600 convives, le restaurant Aghilès semble venir à point nommé combler un vide dans la région. Personnel accueillant, lumières conviviales, volières et… même un chameau âgé de moins de six mois accentuent ce sentiment d'intimité dans ce restaurant en plein air. On y trouve aussi un salon de style marocain orné de poufs, matelas, toiture où du thé à profusion est servi par une dame portant des babouches. Ce dernier permet aux couples, aux familles et aux hommes d'affaires, venus de loin, attendre la paella. Le restaurant gastronomique se trouve à l'intérieur avec une vue sur mer où des fruits de mer frais sont cuits sur des tabounas. « Seul ce genre de feu permet de réussir la paella dont je n'ai transmis le secret de la préparation qu'à mon gendre », dira M. Issiakhem. Des tables portent la mention « réservé » et des clients ont du mal à trouver un espace libre, quinze jours après l'inauguration du lieu où la présence de cheb Khaled avait fait sensation. Le nom « Aghilès » – lionceau en berbère – a été choisi pour perpétuer encore davantage le prénom du fils du patron et ne pas oublier les origines kabyles de l'entreprise familiale. Un salon de glaces offre durant cette saison estivale de quoi rafraîchir un gosier asséché par les grandes chaleurs et une grande terrasse proposant des pizzas va bientôt voir le jour pour les gens pressés et les petites bourses. Faisant les choses en grand, M. Issiakhem a pensé à un parking aménagé et sécurisé, une pêcherie où le produit peut être acheté pour continuer l'ambiance du littoral. Ali, le jeune homme de Ouargla avec son costume typique, ne peut passer inaperçu, lui qui alimente continuellement le petit chameau tout en surveillant la cuisson du thé, sa spécialité. Plus de 40 emplois créés avec intégration de la population locale, un cadre agréable, un palais bien gâté, le restaurant Aghilès fera parler de lui avec son plat venu d'Espagne servi dans un récipient à deux poignées où il était préparé. Au régal du palais, s'ajoute le plaisir des yeux.