En vue de lutter efficacement contre le «terrorisme» routier, qui fait des milliers de victimes chaque année, la Gendarmerie nationale s'est attelée à rechercher une stratégie à même d'atténuer ce fléau. De notre envoyé spécial à Bordj Bou Arréridj Si d'année en année, cette institution n'a pas lésiné sur ses efforts pour développer au mieux ses dispositifs, cette fois, c'est pour une autre méthode qu'elle a opté, en développant ses moyens de lutte contre l'insécurité routière. C'est ainsi qu'elle compte lancer prochainement un nouveau dispositif, qui consiste à déployer sur les autoroutes et les voies express des moyens banalisés (autos et motos) pour le repérage des véhicules suspects et les signaler aux patrouilles officielles. C'est ce qu'a révélé, vendredi dernier, le colonel Abdelhamid Keroud, chargé de communication au sein du commandement de la Gendarmerie nationale, au cours d'un point de presse, animé à Bordj Bou Arréridj, à l'occasion de la présentation du bilan des accidents de la circulation à travers le territoire national durant les 10 premiers mois de l'année 2014. «Cela fait six mois que ce dispositif est en phase d'étude et d'expérimentation», a-t-il indiqué, précisant que «ce nouveau dispositif sera déployé dans un premier temps sur les autoroutes et les voies express, avant d'être généralisé à toutes les voies de communication». Toujours dans le cadre d'une lutte plus efficace contre les accidents de la route, le colonel Abdelhamid Keroud a également révélé que ses services ont procédé au cours de l'année 2014 à l'usage intensif des moyens aériens dans le domaine de sécurité routière. Des hélicoptères, équipés de caméras de surveillance, ont été ainsi utilisés au niveau des voies où il est enregistré une forte densité de circulation, notamment l'autoroute Est-Ouest, où il y a une densification des activités commerciales (transports de marchandises…). Cette méthode, si elle a contribué à lutter contre la conduite dangereuse, a également permis, selon le conférencier, à résoudre, grâce aux images captées à partir des hélicoptères, beaucoup d'affaires de vol de véhicules. Donc, la Gendarmerie nationale veut adapter ses moyens et méthodes d'intervention sur les routes de façon à lutter contre les accidents, comme l'a précisé le colonel. C'est ainsi qu'il a été constaté, durant les 10 premiers mois de l'année en cours, que l'élément humain est responsable dans 88% des cas d'accidents de la route. Et dans ce bilan, qui fait état de 21 194 accidents ayant causé la mort de 3457 personnes et 39 043 blessés, le fait important qu'il convient de signaler est que la majorité des chauffeurs impliqués ont un permis de conduire de moins de 5 ans. Si, par ailleurs, le nombre d'accidents a été durant la même période en diminution de l'ordre de 11%, celui des décès a malheureusement augmenté de 7% (+229 morts). C'est au nord du pays qu'ont été enregistrés la plupart des 18 622 accidents. Alger vient en première position, suivie de Aïn Defla, Médéa et Boumerdès. Pas moins de 200 accidents ont été dénombrés pour cette période sur les routes et 770 sur les voies express. Les enfants de moins de 14 ans ont payé un lourd tribut : 4334 victimes de moins de 14 ans sont à déplorer parmi les morts et les blessés. Quant à la répartition de ces accidents, selon les catégories, les sans-profession (6360 accidents) viennent en premier, suivis des chauffeurs professionnels, notamment les poids lourds. La majorité des véhicules impliqués dans ces accidents sont immatriculés depuis moins de quatre ans (10441). Durant les 10 premiers mois de l'année 2014, quelque 97 accidents ont été enregistrés sur la deuxième rocade d'Alger (autoroute Boudouaou-Zéralda).