Une rencontre internationale aura lieu demain et mercredi à Alger pour débattre de la peine de mort. En Algérie, les 12 cas sur lesquels pèse la peine capitale dans le code pénal algérien sont d'«ordre politique». Dans notre pays, cette sentence est officiellement gelée depuis 1993. Comme chaque année, le débat sur l'abolition de la peine de mort en Algérie revient au-devant de la scène. Partisans et opposants d'une pratique, officiellement gelée depuis 1993, s'affrontent avec la religion comme lame de fond. Car, c'est sur des textes religieux que les farouches opposants à cette peine, abolie dans pratiquement tous les pays occidentaux, s'appuient. Les abolitionnistes, eux, se réfèrent aux erreurs que peuvent commettre les juges lorsqu'ils sont appelés à prononcer une peine irréversible. Antagonisme entre opposants et partisans Une rencontre internationale aura lieu demain et mercredi à Alger pour débattre d'une question qui passionne. Avant cette rencontre, des juristes et politiques animent déjà le débat. C'est le cas de l'avocat Mokrane Aït Larbi, qui propose d'ores et déjà une vision consensuelle sur le sujet. Dans une contribution postée sur facebook, le militant politique plaide pour une abolition «partielle» de la peine de mort. Il préconise de garder cette peine uniquement pour les «homicides».Il estime que c'est justement ce cas qui constitue un «litige» dans le débat public. Pour le reste, explique maître Aït Larbi, la quasi majorité des 12 cas sur lesquels pèse la peine de mort dans le code pénal algérien sont d'«ordre politique». C'est cette interprétation qui a permis à l'ancien dictateur soudanais, Noumeyri, de «liquider des opposants», écrit l'avocat. C'est pour éviter des abus que l'avocat demande à réduire l'application de la peine de mort au seul homicide. Il rappelle d'ailleurs que, selon le code pénal, un opposant peut être condamné à mort pour «création d'un mouvement de rébellion». Plus que cela, le militant pense qu'on ne peut pas «dissocier cette question» de la peine de mort du débat «sur l'indépendance de la justice». Mokrane Aït Larbi n'est pas le seul à tenter un consensus autour de la question. Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative pour la protection et la promotion des droits de l'homme (CNPPDH, officiel), a abondé dans le même sens lors de son passage, hier, sur les ondes de la Radio nationale. Il estime qu'il faut limiter la peine de mort aux seuls «meurtres». Pour le reste, il plaide pour son abolition pure et simple. D'autres militants des droits de l'homme plaident pour son abolition pure et simple. C'est le cas de Mostefa Bouchachi, ancien président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LAADH).