Deux ans après son lancement, l'opération de lutte contre le commerce informel a été un véritable fiasco. A Constantine comme ailleurs, la bureaucratie semble affecter sérieusement les projets d'utilité publique dans la wilaya. C'est le cas des 39 marchés de proximité, dont la réalisation a été décidée suite à l'élan donné par la campagne de lutte contre le commerce informel lancée par Abdelmalek Sellal en 2012. Une opération qui a trainé durant de longs mois à cause du problème foncier, avant de s'éterniser suite aux multiples problèmes rencontrés sur les chantiers. Les structures qui devaient être réceptionnées durant l'été de l'année écoulée, n'ont été achevées en partie que durant l'été 2014. Mais ce n'est pas fini car d'autres contraintes ont été soulevées. L'on saura ainsi auprès de Zidane Boularak, directeur du commerce de la wilaya que sur les 39 marchés prévus dans les grandes communes de la wilaya, 21 marchés sont pratiquement achevés. Le même responsable affirme que ces marchés attendent encore leur raccordement au réseau d'électricité et d'AEP. Cette défaillance est la première cause de leur fermeture jusqu'à ce jour bien que certains d'entre eux ont été même inaugurés officiellement. Mais la question qui demeure encore posée est la suivant : qui se charge de cette tâche qui traine le pas depuis plusieurs mois, empêchant l'attribution des locaux aux potentiels commerçants informels qui continuent de squatter la voie publique. La direction du commerce et la commune de Constantine se rejettent la responsabilité au sujet des travaux en stand-by. Les explications fournies par ces deux intervenants demeurent floues et pas très convaincantes. D'après la chargée de communication de la commune de Constantine, le raccordement au réseau d'électricité est une mission qui a été confiée en premier lieu aux services communaux mais, ces derniers, selon elle, ne peuvent intervenir sans une autorisation émanant des chefs de daïras. Notre interlocutrice ajoute que pour ce qui est du raccordement au réseau d'AEP, il demeure du ressort de la Seaco. À son tour, Zidane Boulaarak rapporte ceci : «notre mission est surtout celle de recenser les commerçants, nous assurons aussi le suivi des travaux accomplis sous la houlette de la direction des équipements publics de la wilaya. Du reste l'ouverture et la gestion des marchés est une tâche confiée aux services communaux». Devant cette situation où toutes les parties «s'amusent» à jouer le ping-pong, les marchés restent encore fermées et inexploités après les milliards du contribuable dépensés pour rien. Certains marchés, comme celui de Djebel Ouahch, ont même été transformés en parkings. Notons que la commune de Constantine compte pour elle seule, neuf marchés de proximité. Ils sont abrités par les cités : Boussouf, Boumerzoug, Zouaghi, Sotraco (Boudraâ Saleh), El Gammas et Benchergui. A l'exception du marché de Boussouf ouvert depuis quelques temps, tous les autres marchés demeurent à ce jour inexploités.