Près de 30% des projets du plan quinquennal du Président ont été achevés, mais ne sont toujours pas opérationnels. Annoncé par le ministère du Commerce, le projet de mise en place d'un réseau d'approvisionnement des marchés n'est pas concrétisé, alors que le programme devait être achevé cette année. «Le plan quinquennal 2010-2014, qui devait permettre la réalisation de 30 marchés de gros, 800 marchés de demi-gros et 1000 marchés de proximité fait du surplace. Le taux d'avancement est de seulement 30%. C'est pourtant au cours de cette année que devait être achevé ce programme présidentiel», signale le porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Hadj Tahar Boulenouar. Si de rares projets ont été réalisés, un problème s'est posé aux nombreux postulants : les structures sont toujours inoccupées, puisque les services du commerce ne les auraient pas encore réceptionnées et n'ont même pas décidé de les livrer. A El Harrach, le marché de gros de produits alimentaires est achevé depuis plus de 3 ans, mais son occupation est toujours reportée. «Le marché de gros d'El Harrach de 112 locaux est fini et clôturé. Il est raccordé à tous les réseaux (AEP, électricité et gaz), mais à ce jour il n'est pas exploité», signale M. Boulenouar. Ce marché, réalisé sur une superficie 5 hectares, aurait pu permettre la délocalisation de l'activité commerciale de Semar (Gué de Constantine) où exercent quelque 750 commerçants. «Le marché de gros d'El Harrach pouvait offrir 500 postes d'emploi dans différents métiers. Les autorités parlent de fermer le marché informel de Semar, mais ne font rien pour l'éradiquer. Ces espaces, comme nous le savons tous, sont aménagés dans des villas d'habitation, inadéquates pour le commerce», indique le porte-parole de l'UGCAA. Pourquoi tout ce retard dans la concrétisation des installations et des centaines de locaux du Président ou toutes autres formules ? M. Boulenouar parle de bureaucratie et d'absence des autorités locales qui ne facilitent pas l'ouverture d'infrastructures déjà réalisées et qui ont coûté des milliards aux contribuables. «La bureaucratie bloque ces projets dont la réalisation a nécessité l'allocation d'importantes enveloppes budgétaires. Les P/APC portent une lourde responsabilité dans cette situation», tranche M. Boulenouar. Les autorités, qui parlent de réaliser des infrastructures, doivent ouvrir d'abord celles déjà achevées. «Il est nécessaire que les autorités mettent à la disposition des commerçants des espaces achevés. A Kharrouba, dans la wilaya de Boumerdès, le marché de gros est réalisé mais n'est toujours pas exploité. Il en est de même des locaux des cités OPGI et AADL, qui se comptent par milliers. Il est intriguant que des cités soient livrées depuis plusieurs années sans que les locaux aménagés au rez-de-chaussée soient distribués. Nous voulons que ces espaces reviennent à qui de droit», souligne M. Boulenouar. L'UGCAA appelle au recensement des espaces abandonnés qui appartiennent à plusieurs services (ministères de la Culture, des Sports, etc.), restés fermés, afin de les mettre à la disposition des jeunes. L'informel, qui reprend de plus belle depuis plusieurs mois, pourrait être «résorbé» par l'ouverture de ces espaces inexploités.