L'immigration algérienne en France a subi une légère baisse entre 2009 et 2012, selon l'étude de l'Insee publiée vendredi dernier l Le deuxième enseignement est la féminisation croissante des nouvelles entrées comptabilisées officiellement. Lyon De notre correspondant Les dernières données publiées par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) révèlent clairement un changement dans les critères de l'immigration en France. D'abord pour signaler que si le taux d'arrivées a augmenté entre 2004 et 2012, il est principalement dû à l'augmentation du flux d'immigration venue des pays européens. Signe des temps, le nombre d'entrées de ces pays a progressé fortement de 12% par an en moyenne. L'immigration d'origine européenne est majoritairement portugaise, britannique, espagnole, italienne ou allemande. Ces cinq pays représentent 57% des entrées d'immigrés nés en Europe et un quart de l'ensemble des entrées en 2012. Pour le Portugal, l'Espagne et l'Italie, c'est la conséquence de la crise économique qui touche ces pays. Pour le reste du monde, en comparaison avec la précédente étude, publiée en 2004, le nombre d'immigrés arrivés en France en provenance d'Afrique a augmenté légèrement (+ 1% par an, en moyenne). La hausse, toujours par rapport à 2004, est portée par les entrées d'immigrés originaires du Maroc ou de Tunisie (+ 2,4% et + 2,9% par an), tandis que celles en provenance d'Algérie diminuent (-2,6% par an) et les ressortissants algériens candidats à l'installation en France étaient surtout des femmes, à 56%. Cette féminisation, note l'Insee, chiffres à l'appui, concerne l'ensemble des pays d'origine de l'immigration ces dernières années, par exemple 58% pour les Asiatiques, et 51% pour les Européens. Si les entrées d'immigrés, natifs d'Amérique et d'Océanie, augmentent de 4% en moyenne par an, celles des Asiatiques reculent légèrement (-1% par an). Ainsi, au total, 5,8 millions d'immigrés vivaient sur le territoire français au début 2013, soit 8,8% de la population résidant en France. C'est 800 000 de plus qu'en 2004 ; ils représentaient alors 8,0% de la population. Mais cette augmentation est donc due pour un quart aux arrivées européennes. Diplômés mais sans travail dans leur pays d'origine, 63% des immigrés entrés en France en 2012 sont au moins titulaires d'un diplôme de niveau baccalauréat ou équivalent et un quart est sans diplôme. Parmi les pays contribuant le plus à l'immigration, les moins diplômés sont les ressortissants du Portugal et de la Turquie (respectivement 56% et 57%). La part des plus diplômés augmente de 5 points pour les Marocains et de 4 points pour les Tunisiens, de plus en plus de jeunes bacheliers venant poursuivre leurs études supérieures en France (l'Insee ne propose pas les chiffres pour les Algériens).