En l'absence de nouveaux lotissements dans les grandes agglomérations, une spéculation effrénée touche le secteur de l'habitat depuis deux décennies. Comment se fait-il qu'en moins de deux décennies, le prix du mètre carré des terrains à bâtir, comme celui de l'immobilier, ait atteint un seuil jamais égalé? D'aucuns affirment que l'absence de nouveaux lotissements à la périphérie des grandes agglomérations de la wilaya, à l'instar d'Aïn M'Lila, d'Aïn Fakroun, d'Oum El Bouaghi et d'Aïn Beida a généré une spéculation effrénée dans le secteur du bâtiment. Qu'on en juge: un simple appartement, situé de surcroît au 4ème ou 5ème étage est cédé contre la somme astronomique de 5 millions de dinars. Parfois, il faut débourser plus pour acquérir un F3, surtout si ce dernier est bien situé. Les agences foncières, disséminées à travers les grandes daïras de la wilaya ont du mal à créer de nouveaux lotissements. Du coup c'est le prix du mètre carré qui en prend un sacré coup, ou plutôt qui en fait prendre un sacré coup à celui qui aspire à construire son chez soi. Les agences particulières se sont accaparé les assiettes de terrains pour les revendre à des prix qui dépassent l'entendement. Et ce n'est pas uniquement dans les grandes agglomérations que les prix flambent. Même les moyennes et petites localités se sont mises de la partie pour aligner les prix du foncier sur celui des villes citées plus haut, comme Aïn M'Lila et Oum El Bouaghi, par exemple. Youcef, un sexagénaire de Meskiana, nous a indiqué qu'il a acquis pour l'un de ses enfants un lot de terrain d'un peu plus de 100 mètres carrés pour la rondelette somme de 4 millions de dinars. Un lot, faut-il souligner, situé en périphérie de la ville. Qu'en est-il des vieilles bâtisses qui menacent ruine et que les propriétaires proposent à la vente ? Dans ce cas, le prix du mètre carré se monnaye à plusieurs millions, de quoi donner le tournis au plus solide des humains. A Aïn Beida, une vieille demeure a été vendue à 2 milliards de centimes. Il en est même qui sont proposées au double de ce prix. Les villes d'Aïn Fakroun, d'Aïn M'Lila et même de Sigus ne dérogent pas à la règle, les prix sont excessifs, voire prohibitifs. «Il n'y a que les gros bonnets qui peuvent se permettre le luxe d'acheter les vieilles demeures qu'ils rasent de fond en comble pour en élever de belles demeures de plusieurs étages», affirment un citoyen. Ceux dont les ressources sont au ras des pâquerettes ne souhaitent qu'obtenir un F3 ou 4 dans un immeuble auprès de l'OPGI ou dans l'une des formules préconisées par l'état, comme le LSP, le LPA ou l'AADL. «Tout ce que nous vivons et subissons est dû à l'exode rural qui a rendu caduque toute politique de logement ou de relogement», nous avoue un vieux citoyen. Il n'y a pas que cela, même si certains ruraux ont bénéficié de logement sur leurs terres d'origine, certains n'en continuent pas moins d'habiter les villes, provoquant de ce fait une crise endémique du logement. A titre d'exemple, la daïra d'Aïn Beida a enregistré 19 000 demandes pour un quota de logements de moins de 800 unités. Il en est de même pour toutes les daïras de la wilaya d'Oum El Bouaghi.