C'est devant une assistance peu nombreuse que se sont ouverts samedi dernier au centre culturel islamique Ahmed Hamani, à Constantine, les travaux de la rencontre initiée par une association de quartier, en l'occurrence El Djezzarine, pour la commémoration des événements du 5 Août 1934. C'est en présence de représentants de l'APC, de l'APW et du 1er responsable du Comité contre la normalisation avec Israël, ainsi que de quelques membres d'associations locales qu'a eu lieu l'ouverture. Dans son allocution d'ouverture, Zitouni Mohamed Larbi, président de l'association d'El Djezzarine, après avoir demandé aux présents d'observer une minute de silence en hommage aux martyrs, n'a eu de cesse de fustiger ceux qui continuent à croire en la possibilité d'un dialogue entre les civilisations. Il signalera tout en félicitant le responsable des archives de la wilaya, pour son étroite collaboration, qu'une partie des documents d'archives a disparu et ce n'est pas sans l'intention de certains de vouloir occulter l'histoire. Pour son intervention, le professeur Ounissi Abdelhamid fera une longue lecture des événements à travers les écrits du cheikh Abdelhamid Ben Badis. Il reviendra sur les articles parus à l'époque, notamment dans les colonnes de la revue Echihab. Il mettra, de ce fait, en exergue le prolongement des événements à tout le Constantinois et citera l'assassinat d'un enfant à Aïn Beïda, la révolte des Algériens à Guelma, Biskra, Batna… S'ensuivra l'intervention de Boudjemaâ Guéchir qui, saluant l'initiative, ira restituer à l'événement sa dimension historique réelle, loin des clivages ou de toute autre interprétation tendancieuse. Le professeur, tout en condamnant les exactions commises aujourd'hui contre les peuples frères de la Palestine et du Liban, parlera du nécessaire dialogue entre les cultures, les religions, seul à même de pouvoir instaurer une paix durable. Djallil Younsi, président du Comité contre la normalisation des relations avec Israël, reviendra sur la provocation des juifs de Constantine du 5 août 1934 pour, tout en faisant le parallèle avec la situation actuelle au Moyen-Orient, relever l'impossibilité pour le peuple algérien d'organiser des marches et exprimer ainsi sa solidarité avec les victimes du sionisme. Quant à Mme Fadhila Manaâ, elle a raconté, au moyen d'un langage très simple, le déroulement au détail des événements. Elle insistera sur les déclarations du docteur Bendjelloul avant sa mort ainsi que d'autres personnes ayant vécu de près le soulèvement de la population contre les provocations des juifs de Constantine. Par la suite, devait être entendu un témoin des événements, encore vivant, qui signalera quelques détails qui ne manqueront certainement pas de fournir de la matière à ceux en charge de reconstituer les parcelles de notre mémoire collective. Les travaux devaient par la suite être clôturés par les initiateurs qui ont pris rendez-vous avec les présents pour l'après-midi afin de se rassembler au niveau de la mosquée Sidi Lakhdar, lieu qui garde en mémoire la provocation et le début du soulèvement de la population constantinoise.