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Une mémoire occultée
L'Algérie se souvient de Ibn Badis
Publié dans Liberté le 16 - 04 - 2006

Abdelhamid Ounici, membre permanent de la fondation créée en 2000, raconte avec verve Ibn Badis. De sa contribution au nationalisme libérateur, à la résistance face au colonisateur, il dit : “Cheikh disait toujours ‘Il y a deux moyens qui mènent à la liberté : l'éducation et la religion. Un peuple instruit ne peut pas être colonisé.' C'est, d'ailleurs, pour cette raison qu'il s'est entièrement consacré à l'enseignement.”
Ainsi, plus de 351 écoles furent créées sur tout le territoire national, notamment à Constantine, Tlemcen, Alger, Béjaïa… avec plus de 40 000 élèves.
Toutes ces écoles avaient pour objectif de préserver la langue arabe, l'identité même des Algériens et épurer les croyances de toutes les formes de charlatanisme et de maraboutisme. Pour Ibn Badis, il n'y avait plus de place à l'adage qui dit “Iaâtakid oua la tentakid (crois mais ne critique pas)”, dira M. Ounici, lui-même ancien élève de l'une des medersas de Constantine.
Aujourd'hui, la plupart de ces écoles ont disparu. Certaines, à la proclamation de l'Indépendance, ont été récupérées par le ministère de l'éducation et ont été déclarées institutions de l'état, alors que d'autres qui ne répondaient pas aux normes requises ont été détruites.
Cependant, de ces écoles, on comptera l'émergence de grandes figures de la scène politique qui ont été les élèves, les disciples ou les compagnons de Cheikh Abdelhamid Ibn Badis. Parmi eux, on citera Saïd Benhafed, Chahid Ahmed Bouchemal, Ahmed Hamani, Essadek Hamani, Ahmed Eldjmoua ou encore Ahmed Rédha Houhou… Des noms qui ont su pleinement assumer leur devoir de préserver la pérennité de l'identité nationale.
M. Anis K., universitaire de son état et enseignant, a soutenu sa thèse de fin d'études sur la portée de l'idéologie de Ibn Badis et son impact en politique. Ce dernier déplore les années où la mémoire du Allama Ibn Badis a été “marginalisée”. “Sa mémoire a été occultée juste après l'Indépendance. Ce n'est qu'à partir des années 70 que la pensée badissienne commença à refaire surface. Cependant, elle n'était pas une référence en politique, car Ibn Badis n'a jamais appelé à un Etat libre, mais uniquement à une nation et une identité arabe libre.” Et d'enchaîner : “même si durant la guerre de Libération nationale, la pensée badissienne a insufflé une véritable dynamique, à un moment où le peuple algérien doutait de son identité et perdait tous ses repères face à une France qui voulait, par tous les moyens, l'avilir et le réduire au rang d'indigène illettré, cette pensée est aujourd'hui réduite à deux lignes du manuscrit scolaire. C'est une forme de marginalisation”, dira-t-il.
Il est vrai que beaucoup d'institutions portent son nom, des hôpitaux, des écoles, des centres culturels et des rues. “Mais il n'y a, aujourd'hui, qu'une seule université qui porte son nom. Elle se trouve à Mostaganem.” Il continue avec ironie : “c'est la ville où est né l'homme qui a tenté de l'assassiner en 1927.” “Lorsqu'on a décidé de construire une université islamique à Constantine, on a délibérément omis son nom, alors que ses idées et ses pensées étaient basées sur la religion. Sans doute, on pensait qu'il ne devait pas mériter qu'une université d'une telle envergure porte son nom”, conclut-il.
Dans le même ordre d'idées, un enseignant à l'université Mentouri de Constantine soutient, quant à lui, que même si les pouvoirs publics s'affairent, à chaque journée du 16 avril, à mettre en place un programme d'activités liées à cet événement, “il n'en demeure pas moins que ces manifestations ont de moins en moins d'écho auprès de la communauté intellectuelle et même du commun des mortels”. Il poursuit que “l'événement revêt de plus en plus une allure politique. Il a été dénaturé et détourné de sa vocation première qui est la culture et le savoir”, a déclaré ce dernier.
Il sera rejoint par A. Ali, fonctionnaire dans une entreprise publique. Pour lui, même si Cheikh Abdelhamid Ibn Badis est le père de l'école libérale et le fondateur de l'Association des oulémas musulmans algériens, l'événement ne l'intéresse pas outre mesure. “Youm el-ilm a été banalisé par les pouvoirs publics. Aujourd'hui, on se limite à mettre des banderoles et des affiches le long des rues, organiser des séminaires et on prétend rendre hommage au réformiste musulman, de surcroît dans une ville où la chose culturelle est absente depuis longtemps déjà”, constate-t-il
Par ailleurs, M. M. a une toute autre conception de la chose. Cadre dans le secteur de l'éducation nationale, l'idée d'instituer la journée du 16 avril Journée du savoir ne reflète en rien la réalité vécue par la communauté intellectuelle.
“On ne peut pas dire que l'Algérie est une référence en matière de savoir, de connaissances et même de technologies. Elle est très loin derrière les pays occidentaux et même ceux du maghreb. Le constat a, d'ailleurs, été fait par le président de la république lui-même.”
Evoquant les œuvres de Ibn Badis, les personnes qu'on a rencontrées ont toutes été unanimes pour dire qu'elles ont apparemment connu le même sort ou presque. Une partie de ses écrits, entre autres, les éditions originales des journaux qu'il a créés ont disparu
Le peu qui reste est éparpillé un peu partout. Certains sont au niveau des archives de la wilaya de Constantine, à la bibliothèque nationale d'Alger, alors que d'autres sont à Aix-en-Provence (France).
Toutefois, la fondation qui porte son nom et qui active depuis l'année 2000 tente, néanmoins, de sauvegarder ce qui reste à travers de nombreuses activités culturelles, sportives, éducatives et musicales, entre autres, la création du prix Ibn Badis, il y a de cela deux années.
Le prix en question est décerné, à la même période de l'année, dans le cadre d'un concours des meilleures œuvres littéraires, mais également qui touchent à la peinture, la sculpture…
Par ailleurs, dans la perspective d'une continuité des actions de Ibn Badis dans le cadre de l'enseignement, la fondation présidée par Abdellah Boukhelkhal, recteur de l'université islamique Emir-Abdelkader, permet l'octroi de bourses d'études à l'étranger au profit d'universitaires, dans l'espoir de transmettre les idées et les principes du maître à penser outre-mer.
Lynda Nacer


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