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Interférer dans tout ce qui touche à l'Etat et à la société est un jeu très dangereux
Saïd Djabelkhir. Chercheur en sciences islamiques et spécialiste du soufisme
Publié dans El Watan le 05 - 12 - 2014

-Depuis quelques mois, des prédicateurs religieux s'expriment à la télévision en offrant fatwas et conseils à tout-va. Quelle lecture en faites-vous ?
Ces personnages ne savent même pas de quoi ils parlent. Ils sont tout à fait hors du monde actuel, ce sont tout simplement des distributeurs «de jouets religieux» très dangereux. Le religieux est aujourd'hui à la mode, c'est quelque chose qui se vend très bien, et c'est la raison pour laquelle les médias s'y intéressent. Je pense que le discours religieux, dans tout le monde arabo-musulman, est à revoir, et dans le fond. Certains textes classés dans le domaine du «sacré» sont aussi à revoir et c'est un problème récurrent. Il faudra aussi relire le texte religieux pour le replacer dans l'histoire, c'est-à-dire le relativiser pour sortir du dogmatisme et de l'exclusion de «l'autre», et quand je dis «l'autre», je parle des musulmans et des non-musulmans. C'est la lecture des textes religieux en dehors de l'histoire, qui nous a mis dans cette situation.
-Trouvez-vous normal qu'un prédicateur puisse lancer une fatwa dans une affaire précise, alors que des lois existent sur le même sujet ?
La Constitution stipule que «l'islam est religion d'Etat». De plus, le code de la famille est une copie conforme des «lois religieuses» établies par les foukahas depuis des siècles. C'est là une belle porte d'entrée pour ces «imams» qui se donnent le droit d'interférer dans tout ce qui touche à l'Etat et la société. Je dis simplement deux choses : c'est religieusement incorrect et c'est un jeu très dangereux.
-Où en est l'Algérie avec ses référents religieux ou doctrines religieuses ? De quoi se compose la religiosité algérienne selon vous ?
Je pense que notre véritable et authentique référent religieux algérien, c'est le soufisme. C'est l'islam de nos grands-mères, l'islam populaire simple, tolérant et ouvert sur le monde, loin de l'esprit binaire «halal/haram». Mais ce référent a été gravement délaissé après l'indépendance. En revanche, L'Etat a encouragé l'intégrisme et importé des discours étrangers (notamment celui des wahhabites et des Frères musulmans) durant les années Chadli. Je vous épargnerai les détails, mais tout le monde sait que nous en avons constaté le résultat et payé le prix fort durant les années 1990. Je pense aujourd'hui qu'il est grand temps de revenir à nos sources spirituelles qui sont riches et encore inexplorées.
-Peut-on dire aujourd'hui que le pouvoir s'est approprié le «référent religieux» pour renforcer sa légitimité ?
Bien sûr ! L'Etat s'est approprié le discours religieux depuis l'indépendance, et c'est toujours le cas aujourd'hui. La seule différence, c'est qu'aujourd'hui, il n'est pas le seul à parler de religion, car il y a en effet des discours religieux que l'Etat ne contrôle pas et qui malheureusement sont reliés à des agendas étrangers, en l'occurrence saoudiens.
-Dans le monde musulman, il y a des centres de référence comme Zitouna ou Al Azhar qui «créent» des savants. D'ou viennent les «savants» algériens ?
A l'origine, les «savants» sortaient des zaouias algériennes. C'est le cas de tous les oulémas réformistes et autres. Certains allaient perfectionner leurs connaissances, soit à Zitouna en Tunisie, soit à El Azhar en Egypte, et parfois même à La Mecque ou à Médine. Le problème s'est posé à partir du moment où l'Arabie Saoudite s'est donné l'exclusivité de la parole au nom de l'islam et de sa représentation. Là, les universités religieuses du royaume saoudien ont commencé à former non pas des «imams» aux connaissances religieuses plus ou moins relatives tout comme les autres «imams» formés ailleurs, mais des secrétaires de Dieu, c'est-à-dire des muftis qui croient dur comme fer qu'ils détiennent la vérité absolue qui n'est autre que le wahhabisme. Et à partir de là, les «imams et muftis» se sont substitués à Dieu, et personne ne pouvait plus les contredire sous peine de se voir traiter d'apostat ou de mourtad. En réalité, la lecture des textes religieux a de tout temps été considérée comme une lecture relative, car aucun fakih à travers l'histoire n'a prétendu détenir la vérité religieuse absolue.


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