C'est cet esprit de partenariat gagnant-gagnant pour les deux parties que nous encourageons», a-t-il réitéré. «L'Algérie et la France sont à une période charnière de leur relation d'exception qui ne cesse de s'amplifier qualitativement, comme l'attestent les résultats de la deuxième session du Comité intergouvernemental de haut niveau», a-t-il déclaré devant les grands patrons français, en présence de Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères. Dans son discours d'hier, le Premier ministre a réaffirmé que «la croissance économique de l'Algérie a enregistré, durant les quatre dernières années, une moyennes de 4% et nous ambitionnons de la porter à 7% ». Pour y parvenir, l'Algérie, par la voix de Sellal, sollicite les investissements directs français. «Nous savons que la réforme du système bancaire et financier est une priorité absolue pour promouvoir notamment la modernisation du système de paiement. Mais nous avons en Algérie des banque françaises d'envergure mondiale qui apportent une valeur ajoutée indéniable à cette modernisation», a-t-il rassuré. «Bouteflika dirige le pays !» Rassurer était apparemment une obsession chez Sellal. Toujours dans ce sens, il a même évoqué l'état de santé du président Abdelaziz Bouteflika, selon lui, initiateur et garant de ce partenariat d'exception avec la France. «Son état de santé est correct. Comme vous le savez, il a effectué récemment une visite en France pour un contrôle médical normal. Je peux vous affirmer qu'il dirige le pays et que toutes les institutions de l'Etat algérien fonctionnent normalement», a-t-il répondu aux journalistes, lors du point de presse commun organisé avant-hier à Matignon avec son homologue français, Manuel Valls, après la cérémonie de signature d'une dizaine de protocoles d'accords entre l'Algérie et la France. «J'ai insisté auprès du président François Hollande pour qu'il organise une visite à Alger afin de discuter avec le président Bouteflika sur l'avancement de notre partenariat et se rassurer par lui-même sur son état de santé», a ajouté M. Sellal. Ce dernier avait rencontré le président français, tôt jeudi matin, au palais de l'Elysée, où ils ont discuté sur des dossiers de partenariat économique mais aussi de la coopération antiterroriste. «Nous avons eu un long dialogue d'une heure et demie, bon et franc», explique-t-il. Sur la situation au Sahel qui préoccupe les deux pays, M. Sellal se réjouit de la reconnaissance française du rôle algérien «important et majeur dans la médiation pour résoudre les conflits au Mali et en Libye». Manuel Valls avait, en effet, déclaré que la France partage avec l'Algérie «le même point de vue œuvrant pour le dialogue et la stabilité au Mali et en Libye». Notre Premier ministre a été également interpellé par les journalistes sur l'affaire des moines de Tibhirine, surtout que les familles des religieux assassinés ont adressé, à l'occasion de cette visite, une lettre au président français lui demandant de faire pression sur Alger. «Le juge algérien a formulé une invitation aux experts français pour assister aux analyses des échantillons récupérés en présence du juge Trévidic et de sa délégation », a répondu M. Sellal. Dans ce même cadre justice-terrorisme, Abdelmalek Sellal a réaffirmé à la France et à la famille Gourdel que «l'assassinat abominable de feu Hervé Gourdel ne restera pas impuni. L'armée algérienne est décidée d'aller jusqu'au bout de cette affaire. Il n'y aura jamais de concession face au terrorisme. Notre armée va continuer à chercher le corps de Gourdel et à traquer les 21 terroristes impliqués dans cet assassinat. Un 22e terroriste a déjà été éliminé». De son côté, Manuel Valls rassure que «tout en laissant la justice faire son travail dans les deux pays, mon conseiller juridique veille au bon déroulement de ces affaires judicaires». Par contre, il n'y avait aucun moyen d'évoquer l'autre affaire, le non-lieu prononcé par la justice française dans le dossier de l'assassinat de Ali Mecili ! Le Premier ministre français a indiqué que «plusieurs problèmes entre les deux pays ont été réglés, comme l'ouverture des archives, les dus algériens pour la sécurité sociale française (conflit CNAS-hôpitaux français, ndlr), etc.». «La relation entre nos deux pays, depuis deux ans, se base sur un vrai dialogue et un sentiment de confiance», insiste le locataire de Matignon. Les deux gouvernements, algérien et français, reconnaissent qu'il reste encore beaucoup à faire pour améliorer la coopération économique. En tout, plus de 70 accords de coopération devront lier l'Algérie à la France. Certains sont déjà signés et d'autres attendent les dernières retouches avant validation.