Cette activité vise à renaître l'artisanat qui est en voie de disparition et aider les femmes au foyer en les sensibilisant aux différents programmes de soutien à l'emploi. Large vision et bien ambitieux programme qu'annonce la banderole de l'association culturelle et artisanale Afniq, qui a organisé une exposition la semaine dernière à Tazmalt, se fixant pour buts, en plus de contribuer à organiser le secteur, de faire renaître l'artisanat en voie de disparition et aider les femmes au foyer en les sensibilisant aux différents programmes de soutien à l'emploi comme l'Angem, Cnac et l'Ansej. Aux côtés de la traditionnelle exposition de produits, des ateliers ont été mis en place à l'image du tissage kabyle (azetta,) une activité presque disparue aujourd'hui, mais qui a bien suscité la curiosité et l'intérêt de nombreuses femmes et jeunes filles. Beaucoup de femmes aussi, qui travaillent dans l'artisanat moderne et même des artistes, hommes et femmes ont tenu à faire partie de la manifestation. Il y a là aussi un artisan vannier qui, pendant deux jours, a donné à voir, pour le grand plaisir des nombreux visiteurs, cette activité traditionnelle, elle aussi en voie d'extinction. Enseignant à la retraite, cet artisan, qui a appris le métier sur son père à l'âge de 12 ans, réalise sur place, avec de simples tiges, de belles corbeilles anciennes (tiqecwalin) et plein d'objets décoratifs. Il nous assure ne pas pouvoir répondre à une demande de plus en plus importante en toutes sortes de produits de vannerie, notamment pour la région de l'intérieur. Une table ronde en présence des représentants du secteur au niveau de la wilaya et du président de la Chambre nationale de l'artisanat venu d'Alger spécialement pour encourager l'initiative de l'association «Afniq» a été tenue pour parler des différents défis auxquels fait face l'artisanat local. Une rencontre rehaussée par la communication de Rachid Oulebsir, écrivain et doctorant en anthropologie qui travaille principalement sur le terrain de la sauvegarde et de la transmission des savoir-faire de l'artisanat local et des pratiques sociales rituelles caractérisant la culture orale. «Redonner de la fierté à l'appartenance à la culture ancienne telle est, me semble-t-il, le ressort qui servira de tremplin à la relance de l'artisanat, ensemble de pratiques indispensables à la cohésion du tissu social et à la renaissance de l'autonomie citoyenne», soutiendra-t-il. En somme cette association qui signe ainsi sa naissance, aura réussi à organiser une manifestation intéressante grâce au soutien actif du mouvement associatif local (Main Tandue, Sidi El Mouffok, AAJ CSP…) et les commerçants. L'activité aura par ailleurs permis de donner un peu de vie aux locaux professionnels de Tazmalt qui n'arrivent toujours pas à «démarrer». Il est à noter l'absence totale des autorités locales qui devrait pourtant soutenir ce genre de manifestations.