Sept designers algériens se disputent l'espace du palais de la Culture jusqu'au 20 décembre prochain. Ils sont tous diplômés de l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger depuis déjà quelques années. Et ils ont du talent à revendre. Preuve en est, ces objets high-tech au design rétro-futuriste, alliant qualité de fabrication et style personnalisé. A travers cette exposition, ces artistes designers viennent illustrer le développement de l'ingéniosité collective en Algérie. La commissaire de l'exposition «Design au palais de la Culture», Leïla Mammeri, précise que «le défi est un challenge que toute personne voudrait relever ; pouvoir le faire, c'est une ambition collective ou individuelle. Il relève d'une volonté et d'un désir de s'impliquer professionnellement.» L'ensemble des objets sont disposés dans des espaces bien compartimentés. Diplômée en design-aménagement depuis 2007, Mouna Boumaza propose un siège baby desk fabriqué à l'aide d'un bois moulé et de textile. Il s'agit, en fait, d'un objet qui a été créé pour une ancienne exposition en 2012, et ce, en collaboration avec sa petite-fille. Pour cette réédition, ce bureau pour enfant a une forme qui rappelle la forme fœtale. Une fois que l'enfant glisse à l'intérieur, il se retrouve dans une petite pièce où il peut poser et sortir un rouleau. Dès lors, l'enfant utilise ce papier à sa guise. Il n'est point conditionné par uniquement une feuille. Une deuxième ouverture est réalisée au niveau supérieur, permettant un apport de lumière et la possibilité pour l'enfant de sortir la tête. L'enfant arrive à se glisser d'un côté comme de l'autre, mais ses jambes butent au niveau de l'arrondi. Le concept du fonctionnement de ce bureau recouvert de moquette et de feutrine est facilité par un support visuel. Le designer Djamel Matari présente, pour sa part, un prototype de table basse en Corian, conçue spécialement pour cette exposition. Ce matériau composite est constitué pour 2/3 de charges minérales et 1/3 de résine acrylique. Le design est des plus fluides. Cette table est composée d'une courbe aérienne et d'un plateau. Cette œuvre d'art pouvant décorer un salon peut avoir également un usage fonctionnel. Spécialisée dans le signe et le symbole berbères, la designer et commissaire de cette exposition, Leïla Mammeri, exhibe trois objets : un meuble de rangement, un coffre et un porte-manteau. Avec tout le talent qu'on lui connaît, elle essaye de retravailler le signe en lui donnant une forme en trois dimensions : à usage graphique, de décoration et un produit de rangement usuel. Le signe sort alors des murs pour épouser une forme précise. Elle indique que son objectif est d'essayer de réconcilier beaucoup de choses. «Tous mes produits sont dans cet esprit. J'essaye de concilier l'art dans toutes ses formes», déclare-t-elle. De son côté, Hamida Benmensour, diplômée en design aménagement depuis 1995, propose un siège de repos en forme de cascade en valchromat et deux tables basses avec une vue en plan d'un arbre en MDF laqué. Détentrice de sa propre entreprise d'aménagement d'intérieur depuis 2000, elle a elle-même réalisé entièrement ses meubles. «A travers ces objets, dit-elle, j'ai essayé de respecter l'époque. Il faut créer des objets faciles à utiliser». Si Abdelhalim Hamiane opte pour deux luminaires silhouettes en fer pastille de verre, pour sa part Samir Hamiane offre un coffre en bois décoré en céramique et un luminaire en céramique ajouré. Quant à Réda Selmi, il nous gratifie d'un fauteuil baptisé «Kalam», réalisé en bois et en cuir.