La 9e édition du Colloque international sur l'histoire de la Révolution algérienne, qui s'ouvrira demain à l'université du 20 Août 1955, sera entièrement consacrée à la vie et au combat de Zighoud Youcef. Une trentaine d'intervenants se relayeront, deux jours durant, pour apporter, à travers leurs communications, d'autres éclairages sur ce martyr de la Révolution. En plus, et voulant certainement jumeler «le factuel à l'historique», les organisateurs n'ont pas manqué d'auréoler cette édition par la présence physique de trois figures de la guerre de Libération national qui connaissaient parfaitement Zighoud Youcef. Il s'agit de Brahim Chibout, Amar Benaouda et Tayeb Talbi (Thaâlibi), dit Si Allel, qui parleront de leur compagnon, dessineront ses traits caractériels et évoqueront aussi son fait d'armes. Une lecture exhaustive dans l'intitulé des communications retenues par les organisateurs de ce colloque, on remarque déjà la diversité des approches, même si une certaine redondance reste palpable dans certaines interventions. Le recteur de l'université du 20 Août, lors d'un point de presse animé dimanche dernier, a tenu surtout à se féliciter de la pérennité de cette manifestation. «Ce colloque qui est déjà à sa neuvième édition a fini par devenir une tradition scientifique solidement incrustée dans l'espace de notre université qui porte d'ailleurs bien son nom. C'est là aussi une contribution effective de nos universitaires visant à rendre hommage à Skikda la révolutionnaire», déclare-t-il avant d'insister pour appeler les gens de la presse à «profiter de l'opportunité de la présence de plusieurs figures révolutionnaires nationales et de transcrire leurs témoignages-mémoire». A ce sujet, il faut mentionner que les seuls témoignages, attendus, des trois personnalités historiques constituent déjà un événement. Qui mieux que Tayeb Thaâlibi, Amar Benaouda et Brahim Chibout pourrait parler de l'homme que fût Zighoud Youcef ? Tayeb Thaâlibi, ce natif des monts El Harrouche, a connu Zighoud à l'école communale de Smendou. C'est lui d'ailleurs qui l'enrôla plus tard au PPA. Devenu militant de la cause nationale, Zighoud est arrêté en 1950 et emprisonné à Annaba. Là, il rencontre Amar Benaouda et s'évadent ensemble de cette prison. Ce lien se poursuivra jusqu'à Zamane, lieu historique des préparatifs du 20 Août 1955. Brahim Chibout, quant à lui, a tenu à consacrer tout un livre à cette personnalité : Zighoud Youcef comme je l'ai connu, dans lequel il revient sur la vie et sur le parcours révolutionnaire du martyr.