La Cité nationale de l'histoire de l'immigration, créée par Chirac en 2003, n'a jamais été inaugurée officiellement. Elle a ouvert ses portes en 2007 sous Nicolas Sarkozy, en plein débat hystérique sur l'identité nationale. Depuis, elle est boudée par les politiques. L'ancien ministre de l'Identité nationale, Eric Besson, s'y est rendu en empruntant une porte dérobée avant de filer à l'anglaise sous la pression des manifestants. François Hollande, comme il l'avait promis, s'y rendra officiellement le 15 décembre pour prononcer son premier discours sur l'immigration, un sujet qu'il a soigneusement évité jusqu'à présent. L'historien Benjamin Stora, proche de François Hollande, a pris la tête de l'établissement en tant que président du Conseil d'orientation le 1er août dernier. Le musée, unique en France, a vécu des épisodes tendus. En 2007, l'ex-Président avait refusé de s'y rendre, y voyant certainement une contradiction avec sa ligne politique droitière. Il venait de créer le ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale, provoquant la démission de huit des douze historiens qui composaient le Conseil scientifique du musée, présidé alors par Jacques Toubon. Sur le plan administratif, la Cité deviendra Musée national de l'histoire de l'immigration. Benjamin Stora compte combler le déficit de renommée dont souffre l'honorable institution.