Toujours dans ce même contexte il y a lieu de revenir au putsch des généraux, d'avril 1961 et qui a été à l'origine de l'escalade des violences et des tueries commises par les pieds noirs, et la naissance de l'OAS à Madrid quelques mois plus tôt. Il était clair que les pieds noirs ne pouvaient se laisser faire, après 132 ans de colonisation et il était inacceptable de quitter l'Algérie, en voie de désespoir, cette Organisation recrutera des Français d'Algérie et d'anciens officiers d'Indochine pour s'opposer par les armes aux négociations et à la signature du cessez le feu et qui sera suivi par les accords d'Evian, du 19 mars 1962. Dans ses calculs de coups d'état, le général Salan avait misé, sur les partisans de l'extrême droite Française, qui était contre l'indépendance de l'Algérie et surtout croyait au soulèvement des français d'Algérie et de la métropole, mais la réaction de certains hommes politiques ne se fit pas attendre, tels que les communistes, qui bien au contraire seront contre puisque le coup de force tenter par les putschistes sera dénoncé par certaines personnalités politiques. Aussi le putsch organisé par Challe, Jouhaud, Salan et Zeller pour prendre le pouvoir à Alger, et s'opposer à la politique algérienne du général de Gaulle, était le seul moyen de diviser les français et la classe politique française en fin de provoquer le FLN et le pousser dans ses retranchements, mais le plan des trois généraux à la tête de ce complot ne pouvait réussir du fait que le gouvernement français s'était engagé et ne pouvait plus faire machine arrière. C'est ainsi pour rappel, que dans la nuit du vendredi 21 avril 1961, le 1er Régiment étranger de parachutistes, sous les ordres d'Hélie Denoix de Saint-Marc s'emparera, à Alger, du gouvernement général, de l'hôtel de ville, de l'aéroport, aussi a-t-il suffit de trois jours pour que la ville tombe aux mains des putschistes. Chronologie des évènements Le samedi 22 avril, les Algérois sont réveillés, à 7 heures, par un message lu à la radio : "L'armée a pris le contrôle de l'Algérie et du Sahara..." Les trois généraux rebelles, Maurice Challe Edmond Jouhaud, et André Zeller, en accord avec les colonels Godart, Argoud et Lacheroy, font arrêter le délégué général du gouvernement, Jean Morin, le ministre des transports, Robert Buron, qui se trouvait en voyage, et un certain nombre d'autorités civiles et militaires. Entre temps Paris, la police arrête dans la matinée le général Jacques Faure, six autres officiers et quelques civils impliqués dans le "Complot de Paris" censé relayer en métropole le putsch. Le général Faure et une partie des cadres de l'armée se sentirent trahis par le général de Gaulle, et voulurent s'opposer ainsi aux projets d'indépendance de l'Algérie. Le pouvoir gaulliste était bien informé depuis plusieurs mois par la police judiciaire d'Alger et les services de renseignements des intentions de certains militaires, car le 25 janvier 1960, pendant la semaine des barricades, le colonel Antoine Argoud s'était même entretenu avec Michel Debré pour demander un changement de politique, faute de quoi « une junte de colonels » renverserait le gouvernement pour maintenir l'Algérie comme territoire français et la possibilité de coup d'Etat était alors à prévoir. Dimanche 23 avril, le général Salan arrive d'Espagne. Mardi 25 avril, les généraux putschistes se font acclamer une dernière fois. Mercredi 26 Avril : c'est l'échec du putsch. L'armée n'avait pas "basculé" et ne basculera pas. Les insurgés se retirent avec le 1°REP à Zéralda à 30 km d'Alger. Hélie Denoix de Saint Marc se constitue prisonnier. Mercredi 26 avril. Progressivement, les troupes ayant suivi les généraux se rendent. Les insurgés se retirent avec les parachutistes à Zeralda à 30 km d'Alger. Le général Challe se rend aussi aux autorités il est aussitôt transféré en métropole. Le putsch avait échoué, 220 officiers sont relevés de leur commandement, 114 sont traduits en justice et le groupement des commandos de l'air ainsi que les trois régiments ayant pris part au putsch sont dissous par ordre du chef de l'Etat; il s'agit du 1er régiment étranger de parachutistes, du 14e régiment de chasseurs parachutistes et du 18e régiment de chasseurs parachutistes. Cet échec du putsch est le dernier sursaut officiel de l'organisation clandestine française politico-militaire. Un échec sans appel Frustré, par cet échec sans appel, l'OAS à la solde du criminel Salan qui voulait faire pression sur Paris pour torpiller les accords du cessez le feu, ne réussira qu'à avoir contre lui l'opinion publique française. C'est à partir de là que les membres de l'OAS mettront à l'œuvre leur plan diabolique d'où la propagande d'émissions pirates à partir de la « Radio France-Algérie française » pour persuader les français d'Algérie à marcher avec eux et organiser des journées dites des « casseroles », au cours desquelles les français d'Alger, Oran, Annaba, Constantine, Sid Bel Abbes, Mostaganem, Blida et des autres villes et villages du pays, entendaient scander « Algérie française ! » Leurs cris de désespoir en fait ne seront pas entendus dans cet ultime recours de manifestations, du fait qu'à quelques semaines de l'indépendance, la violence aveugle, les assassinats, les plastiquages et tueries prendront le dessus, sur la raison. Des opérations meurtrières seront montées contre les partisans européens de l'Algérie algérienne. Règlements de comptes internes à l'OAS. La situation en Algérie, était explosive l'OAS tuait sans distinction Le 24 mars 1962, le général Edmond Jouhaud sera arrêté par pur hasard à Oran et le 7 avril, ce sera au tour du lieutenant Roger Degueldre par la police. Le chef des commandos de l'OAS sera condamné à mort et exécuté, le 20 avril, quant au chef suprême de l'Organisation, le général Raoul Salan cinq étoiles, dix rangs de décorations, se cachera dans une maison à Alger, sous l'identité de Louis Carrière, administrateur de société. Pendant ce temps, au sommet de l'OAS Jean-Jacques Susini, 29 ans, avait échafaudé, via Abderrahmane Farès, le président de l'exécutif provisoire, un accord mort-né FLN-OAS, destiné à arracher aux vainqueurs des garanties pour les Européens censés rester en Algérie. Jean-Jacques Perez, le chef, sur le papier, de Degueldre prônera la politique de la terre brûlée (il se défend aujourd'hui d'avoir donné l'ordre de mettre le feu à la bibliothèque d'Alger, où plus de 60 000 volumes sont partis en fumée. L'OAS, se trouvera le dos au mur. Pour se « refaire », l'Organisation, que plus personne ne contrôlait après l'arrestation de ses chefs, voulait créer à Bab el-Oued, une zone libérée pour les partisans de l'Algérie française, mais les forces de l'ordre riposteront en bouclant le quartier. Pour rompre l'encerclement, la foule pied-noir sera lancée contre un barrage de la rue d'Isly, où éclatera une fusillade qui fera 66 morts. A Suivre