La diffusion, la semaine dernière, par des délégués des travailleurs d'un document remettant en cause la légitimité du président du comité de participation (CP) de l'ENIE, qualifié par ce dernier d'« illégal », a ressuscité des querelles intersyndicales qui minent l'entreprise depuis presque quatre ans. Le document en question (PV de réunion) indique que M Aidouni s'est vu retirer la confiance de la majorité des membres du bureau du CP et qu'il a été remplacé par M Chaib Ben Ali, et ce, sans motif apparent. Un changement décidé lors d'une réunion à laquelle avait assisté le chargé de l'organique du syndicat d'entreprise. Pour Aidouni le coup est « fomenté » par le responsable de l'organique, M Berrouane, qui, selon lui, n'est nullement habilité à s'immiscer dans les affaires internes du CP, en vertu de l'article 101 de la loi 90.11. « Je dénonce les agissements néfastes du responsable organique de l'entreprise (…) qui, au lieu de s'intéresser à son travail syndical, ne cesse de porter des coups durs à l'entreprise par travailleurs interposés, entreprenant des actions de division entre des membres du conseil syndical », soutient Aidouni en exhibant des correspondances de l'inspection du travail pour appuyer ce qu'il avance. En effet, dans un courrier transmis au secrétaire général du syndicat d'entreprise, l'inspecteur du travail territorialement compétent l'interpelle en lui rappelant que « la loi ne prévoit aucunement et de quelque manière que ce soit, l'intervention ou l'implication du syndicat dans les affaires du CP ». Contacté à ce sujet, M Berrouane a précisé que sa présence à la réunion faisait suite à une invitation des délégués du CP. « C'est un conflit interne qui ne concerne que les membres du CP », dira-t-il. Le retrait de confiance signifié à Aidouni, affirme Berrouane, serait justifié par le non-respect des orientations des délégués dans l'élaboration du règlement intérieur. Toujours selon Berrouane, le président déchu du CP aurait procédé à des « imitations de signature » pour faire passer un règlement intérieur différent du premier et qui n'aurait pas été approuvé par la majorité des délégués.