Où est l'Algérie qui a résisté vaillamment au terrorisme ? Où est cette Algérie qui a combattu et vaincu, seule, la bête immonde ? Malgré ses supplications, elle a été abandonnée et même frappée d'embargo, alors qu'elle était victime d'un complot orchestré notamment par le wahhabisme et les monarchies arabes. Les hommes qui ont remporté la victoire – c'est-à-dire les citoyens algériens, les militaires, les gendarmes, les policiers, les gardes communaux et les patriotes qui ont payé un lourd tribut pour que l'Algérie vive libre et démocratique, loin de l'obscurantisme véhiculé par un islamisme des ténèbres – méritent tout le respect et des stèles à travers tout le territoire national, comme la jeune Katia Bengana, l'artificier de la DGSN, Krimo, qui a sauvé des centaines de vies avant d'y laisser la sienne dans des conditions dramatiques et des dizaines de milliers d'autres. La patrie est-elle pour autant reconnaissante à ses héros ? Force est de constater que non. Elle vient de le prouver une nouvelle fois. Des patriotes qui voulaient marcher sur Alger ont été stoppés net à Boufarik par des gendarmes qui, hier encore, étaient leurs compagnons de lutte. Pourtant, leurs revendications sont légitimes. La majorité d'entre eux avaient abandonné leur travail, dans les années 1990, pour se consacrer exclusivement au combat contre le terrorisme islamiste. Leur participation a été décisive dans la victoire parce qu'ils étaient très motivés et grands connaisseurs du terrain dans lequel ils évoluaient. Peu après l'arrivée de Abdelaziz Bouteflika, ils ont été désarmés sans ménagement et c'est tout juste s'ils n'ont pas été déclarés hors-la-loi. Mais là où le bât blesse, c'est qu'au même moment, Madani Mezrag, un criminel qui avait annoncé fièrement avoir achevé un jeune appelé du service national blessé et qui le suppliait du regard, ce Madani Mezrag, chef de l'AIS, signale triomphalement que lui et ses terroristes ont tenu leur université d'été dans la région de Jijel, sans avoir demandé l'accord des autorités narguant celles-ci au passage. C'est comme si des criminels nazis tenaient un conclave dans la forêt de Bavière, au vu et au su de tout le monde, et que le gouvernement allemand laisse faire. On imagine le tollé que cela aurait provoqué. Les ministres liés à cette affaire auraient été purement et simplement jetés en prison et le chancelier – ou la chancelière – en poste aurait immédiatement démissionné. Malheureusement, cela ne se passe pas comme ça sous le règne de Bouteflika, qui a reconnu publiquement être plus proche des islamistes que des démocrates et qu'il aurait rejoint le maquis terroriste s'il était jeune. D'où l'arrogance qu'affichent les terroristes assurés de l'impunité… pour l'instant.