Avec cette affaire d'automate qui n'a jamais fonctionné depuis son acquisition à l'état neuf et son installation, le secteur sanitaire de Annaba ajoute un autre dossier à la longue liste des anomalies dans sa gestion. Celle des œuvres sociales sur laquelle enquête les éléments de la brigade économique de la Sûreté de wilaya n'est pas des moindres. « Cela fait plusieurs fois que je sollicite le laboratoire des analyses de la polyclinique Esafsaf, à chaque fois on me dit que les appareils sont en panne. N'ayant pas les moyens pour des analyses dans un laboratoire privé, la santé de mon fils confronté à un problème d'hématologie se dégrade », avoue, excédée, Mme Sabiha N., interrogée à la sortie de cette structure sanitaire implantée à la cité Plaine Ouest à forte concentration de population. Elle n'est pas la seule. Plusieurs autres malades se sont plaints de cette situation. « A notre avis, ils le font exprès pour nous imposer de recourir aux laboratoires privés. Sinon comment expliquer que la panne de l'automate persiste depuis des années sans qu'elle n'ait entraîné une quelconque réaction des responsables concernés », ont estimé plusieurs d'entre eux. L'automate dont il est question est un appareil d'analyses biologiques pour FNS. Acquis pour un montant de 3 millions de dinars, il avait été initialement installé au centre de santé de Annaba. Malgré la présence de techniciens de la santé aguerris en matière d'exploitation, l'appareil n'a jamais fonctionné. Ce qui n'a pas empêché les responsables de le transférer vers la polyclinique Esafsaf après une vaine tentative de réparation effectuée à Béjaïa. M. Brania, directeur du secteur sanitaire de Annaba, confirme cette situation tout en précisant : « C'est effectivement un appareil d'analyses biologiques acquis à l'état neuf. Pour son exploitation, nous avons imposé au fournisseur la formation de nos agents appelés à l'exploiter. Une sérieuse panne a surgi et malgré une tentative de dépannage, l'automate en question est toujours inexploitable. Nous sommes dans l'attente d'une pièce de rechange pour espérer le faire démarrer. » Quatre années après, force est de dire que cet instrument d'analyses médicales payé avec l'argent du contribuable tout autant que la formation des préposés à son utilisation est toujours en panne. Il est entreposé dans un magasin soumis à tout genre de nuisances alors que les patients en nombre continuent à être orientés vers les laboratoires privés pour des analyses.