La liste est longue. Le gouvernement est prêt à aller jusqu'au bout de sa logique. Tous ceux qui émettent des réserves dans le processus des réformes seront écartés. Le directeur général de l'Agence de développement social (ADS) relevant du ministère de la solidarité et de l'emploi, M. Safi Telli, vient d'être relevé de ses fonctions, apprend-on de sources bien informées. La décision a été prise par le ministre en personne, Djamel Ould Abbès, suite à des rapports faisant état de “mauvaise gestion” dans le secteur du développement social. Selon nos sources, c'est Mouloud Meziani qui a été officiellement nommé au poste de directeur général. La décision de notification a été remise au concerné, affirment nos sources, jeudi dernier, par Djamel Ould Abbès qui semble irrité par les observations émises au sujet de la gestion de certains dossiers. Avant-hier, au cours de son passage au forum de l'ENTV, Ould Abbès n'a d'ailleurs, pas abordé dans le détail, comme il avait l'habitude de le faire, le bilan de l'ADS pendant les derniers semestres. En outre, le directeur de l'Ecole algérienne de Paris a été, lui aussi, relevé de ses fonctions sur instruction du département de Benbouzid. Ce limogeage, avancent nos sources, serait lié aux “anomalies apparentes” dans la gestion de l'Ecole internationale, connue pour son prestige. Longtemps protégé par Boubekeur Benbouzid, l'inamovible ministre de l'Education, ce directeur aurait fait les frais de la nouvelle série de limogeages programmée au plus haut niveau depuis quelque temps. Lundi dernier, le PDG d'Algérie-Télécom, M. Messaoud Chettih, nommé au mois de mai 2002, et le PDG de Mobilis (une filiale d'Algérie-Télécom), M. Mustapha Achaïbou, nommé en août 2003, ont officiellement remis leurs démissions au Conseil d'administration de l'opérateur public Algérie-Télécom. Qualifié “d'ordinaire” par M. Chettih, ce départ inattendu et qui intervient à quelques semaines de la mise en œuvre d'un plan global décidé par Algérie-Télécom a soulevé plusieurs interrogations. Leurs successeurs, Brahim Ouarets (AT) et Hachemi Belhamdi (Mobilis) “auront du pain sur la planche”. Aux yeux des observateurs, il est très tôt pour prétendre “apporter du sang neuf” dans ce secteur et la thèse d'un “limogeage déguisé” n'est pas exclue. Un autre secteur concerné, celui de la formation et de l'enseignement professionnel. Lors du séminaire sur la revalorisation des métiers du BTPH organisé ce mardi à Sétif, M. El Hadi Khaldi aurait déclaré “qu'il n' y aura pas de chasse aux sorcières dans le département”. Allusion faite aux rumeurs qui circulaient il y a quelques jours que “tous ceux qui sont proches de Karim Younès (ex-ministre de la formation professionnelle-NDLR) seraient partants”. Mais comme disait le proverbe : “Il n'y a pas de fumée sans feu”. D'autres limogeages interviendront dans les prochains jours, indiquent nos sources, et concerneraient “tous ceux qui auraient un lien direct ou indirect avec l'affaire Khalifa”. Cela vient confirmer les propos du ministre de la justice, M. Belaïz, qui avait déclaré, la semaine dernière, que tous les cadres de l'état, “mouillés” dans l'affaire Khalifa, paieront le prix. Ce qui est sûr pour le moment, une longue liste est entre les mains de plusieurs ministères, notamment l'Intérieur, la Justice, les Transports, la Santé, l'éducation et la Communication et la Culture. évidemment, un autre nettoyage concernerait aussi les collectivités locales. F. B.