Déjà en 2005, les banques européennes ont connu d'appréciables embellies, les plaçant en bonne situation pour aborder 2006. Pour les premiers six mois de l'année en cours, la plupart des grands établissements ont affiché des résultats desquels il résulte des bénéfices estimés pour le seul semestre à... plus de 43 milliards d'euros. Quasiment toutes les activités ont généré des résultats positifs. Au classement, ce sont les « banques de détail » (exception faite de la Deutsche Bank et du Crédit suisse) qui ont été les plus captives Elles ont fait le bon choix en ciblant tout particulièrement le marché domestique par le crédit immobilier, l'assurance, l'accroissement de la capacité d'équipements des ménages, le tout particulièrement favorable à l'excitation des services financiers. Ce visage embellique est toutefois quelque peu déparé pour certaines banques britanniques comme Lloyds TBS et Barclays en raison du coût du risque qui les a mis dans l'obligation de rehausser leurs provisions pour créances douteuses respectivement à hauteur de 20% et de 50%, en relation avec les prêts à la consommation. En ce qui concerne le financement, l'investissement, les banques européennes se sont montrées vraiment mordantes, particulièrement pour ce qui concerne les activités de courtage sur les marchés financiers, le conseil en fusion-acquisition sans parler des opérations de financement en direction des grandes entreprises. Il est vrai que la conjoncture mondiale a été un facteur des plus favorables avec l'accroissement des opérations de financement en direction des multiples opérations de rapprochement : globalisation oblige dans un environnement des plus favorables. Autre facteur ayant contribué à l'accroissement de leurs revenus, les banques européennes ont élargi leurs actions de marketing hors de leurs frontières. On citera, à ce propos, la grosse opération de rachat d'HpoVereins -Bank (HVB) banque allemande par Uni Crédit en fin 2005 : une transaction qui a permis à la banque italienne de faire bondir son bénéfice semestriel de 48% (plus de 3 milliards d'euros). Il y a aussi la volonté de BNP Paribas qui s'implique dans le concentration européenne en mettant sur la table 9 milliards d'euros pour acquérir le contrôle sur la 5e banque ibérique, BNL. On évoquera aussi le cas du Crédit agricole qui louche vers la banque grecque Emboriki « valorisée 3,3 milliards d'euros ». A l'évidence, les approches en montages de concentration bancaires posent quand même quelques problèmes liés à la résidence de certains gouvernements et aussi à la sujétion en relation avec les réglementations bancaires locales sans parler de la fiscalité. Une chose est sûre : les banques européennes affrontent avantageusement les grands mastodontes de la finance américaine.