Les opposants ont interpellé les autorités sur les conséquences qu'engendrera le maintien de l'actuel tracé avant de faire remarqué qu'il existe une alternative. Le projet portant réhabilitation et modernisation des installations ferroviaires de la ligne reliant Bejaïa à Beni Mansour, sur un linéaire de 87 km, continue d'enregistrer des foyers de contestation des propriétaires terriens et des industriels installés à proximité du tracé. Au moment où le groupement d'entreprises chargé de la réalisation de ce projet s'apprête à s'installer en vue d'engager les travaux, l'association de défense des intérêts des citoyens, opérateurs économiques et industriels de la Soummam vient de monter au créneau en organisant, ce samedi, une conférence de presse dans un établissement hôtelier d'Ighzer Amokrane pour contester, arguments à l'appui, le tracé. «Nous ne sommes pas contre les projets de développement à condition qu'ils n'engendrent pas de dégâts collatéraux dommageables pour l'économie de notre wilaya », affirmera Khoudir Aït Braham, président de l'association. Pour étayer ses propos, l'orateur ajoutera : «Rien qu'au niveau de la haute vallée de la Soummam, 1300 habitations, 24 unités de production employant directement 8000 ouvriers, 02 CEM, 05 cimetières et une mosquée sont à démolir. Les industriels privés concernés par cette expropriation ont mis des décennies à bâtir, sans l'aide de l'état, leurs unités de production». Les intervenants, représentant les communes riveraines du chemin de fer entre Tazmalt et Sidi-Aïch, affirment avoir interpellé le président de la République, le wali de Béjaïa et les présidents des communes concernées sur les conséquences désastreuses qu'engendrera ce projet s'il venait à être concrétisé tel quel et font remarquer qu'une alternative au tracé retenu existe. «S'il y a eu un premier tracé abandonné, puis un second, il peut donc y avoir une troisième variante qui pourrait arranger tout le monde, pour peu que nous ayons un interlocuteur avec lequel nous défendrons les intérêts de toutes les parties dans un cadre organisé», estime Abdelkader Lounes, vice-président de l'association. Outre la servitude d'utilité publique jugée excessive, les orateurs s'accordent à dire que le tracé retenu par l'étude dévie à maints endroits de l'itinéraire actuel du chemin de fer et ne correspond donc pas à l'intitulé du projet portant réhabilitation et modernisation des installations ferroviaires de cette ligne reliant Bejaïa à Beni Mansour. Invités à assister à cette rencontre, les présidents des APC d'Ouzellaguen, de Chemini, de Souk Oufella et de Tibane n'ont pas manqués de faire part, lors de leur bref passage, de leur soutien à toute initiative susceptible de défendre les intérêts de la population. Les contestataires comptent investir le terrain en organisant prochainement une série d'actions dans ce sens dont un rassemblement samedi prochain à Ighzer Amokrane.