Les services de la présidence de la République semblent avoir décidé de ne plus communiquer sur l'état de santé du chef de l'Etat. Le président Abdelaziz Bouteflika, très affaibli depuis l'accident vasculaire cérébral (AVC) dont il a été victime en avril 2013, aurait été à nouveau hospitalisé à Paris. Plusieurs sources ont annoncé, hier après-midi, l'évacuation urgente du chef de l'Etat dans un avion médicalisé vers la capitale française. L'information a été confirmée par des sources sûres à El Watan. Selon les mêmes sources, l'avion présidentiel a atterri à l'aéroport de Bourget (Paris) et Abdelaziz Bouteflika aurait été transféré, par la suite, à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce. Le site français Maghreb Confidentiel a été le premier à annoncer que «l'avion médicalisé du président Abdelaziz Bouteflika est arrivé aujourd'hui (hier, ndlr) en France». «Il pourrait être de nouveau hospitalisé à l'hôpital parisien du Val-de-Grâce», précise Le Figaro, qui cite à son tour Maghreb Confidentiel. Mais aucune source officielle n'a confirmé ou infirmé l'information. L'APS a diffusé, durant la journée d'hier, trois dépêches sur l'activité présidentielle : à 11h14, 12h28 et 16h23. Dans les deux premières, l'agence de presse a relayé les messages de félicitations adressés au président kazakh et au souverain bahreïni à l'occasion des fêtes nationales des deux pays ; la troisième dépêche annonçait la désignation par le président Bouteflika de Abdelkader Bensalah pour le représenter au sommet de Nouakchott (Mauritanie) sur la paix et la sécurité en Afrique. Aucun référence donc à ce nouveau déplacement à Paris. Les services de la présidence de la République semblent avoir décidé de ne plus communiquer sur l'état de santé du chef de l'Etat. En novembre dernier, rappelons-le, Abdelaziz Bouteflika avait été admis dans un clinique à Grenoble (France). Alors que l'information avait été reprise par tous les médias français et des journaux algériens, aucune source officielle n'a voulu confirmer ce séjour médical du Président. Pis encore, certains quotidiens privés proches du pouvoir ont tenté de démentir l'information. Il a donc fallu attendre la visite à Paris, au début du mois en cours, du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, pour avoir une confirmation officielle de cette hospitalisation. Visiblement agacés par les critiques et les demandes de l'opposition concernant l'application de l'article 88 de la Constitution et la déclaration de l'état d'empêchement du Président, les responsables du pouvoir ont décidé d'imposer le black-out sur sa santé. Pour faire taire les rumeurs sur la détérioration de son état de santé, le clan présidentiel lui organise des audiences avec des responsables étrangers en visite en Algérie ou avec de membres du gouvernement. Les séquences sont par la suite diffusées, après des montages parfois maladroits, par la Télévision nationale, ENTV. Cette pratique est devenue le nouveau mode de communication du pouvoir, qui cherche toujours à tromper l'opinion publique sur l'évolution de la santé du président Bouteflika, dont les activités officielles sont de plus en plus rares.