Le maire de Constantine (Seifeddine Rihani pour ceux nombreux qui ne le connaissent pas) préfère jouer avec des manettes. C'est l'impression qu'il donne en tout cas compte tenu de ses nombreuses décisions de nominations-mutations-révocations de responsables au sein des services de la commune. Il y a quelques jours, c'est le directeur du service de l'urbanisme qui a fait les frais des desideratas du maire, alors qu'il n'a pas bouclé six mois au poste. Cette instabilité a généré une dégradation sans précèdent de la qualité de vie dans la ville. L'APC menée par Rihani vient de boucler deux ans d'un mandat qualifié unanimement du pire que la ville n'est jamais connue. Deux années de non-gouvernance, qu'on doit au FLN et qui mène Constantine droit dans le mur. La population est au bord de l'explosion et pour cause : Constantine est la seule wilaya peut être à n'avoir pas distribué à temps les quotas de logements promis par le gouvernement. Les canaux de communication et de dialogue sont rompus, et entre-temps le foncier est dilapidé, le tissu urbain est massacré, des poches et des espaces verts sont détournés dans les quartiers intéressants au profit d'affairistes et de proches des responsables, des magistrats et des militaires. Au quotidien, les constantinois souffrent l'injustice et la hogra devant les guichets de l'administration, l'enfer des bouchons, l'insignifiance du transport en commun, les routes dégradés, leurs quartiers non aménagés, l'eau qui coule partout et les chantiers qui n'en finissent pas avec leur lot quotidien de désagréments. Selon les rapports lus pendant la dernière session de l'APW, seulement 3% des projets communaux ont été réalisés dans le cadre du quinquennat 2010/2014. Le sort des 97% restant vous l'avez deviné. Ces projets sont otages des bureaux de la commune et avec eux 7 milliards de dinars non consommés. Le wali a menacé de retirer les projets à cette assemblée, mais est-ce suffisant ? La médiocrité et l'irresponsabilité dont font preuve ces mauvais élus fait craindre le pire. Ni eux ni le parti qui les a créé, le FLN, ne semblent capables de lucidité pour comprendre qu'ils risquent d'allumer la mèche du désespoir. Dégagez-les avant qu'il ne soit trop tard.