La fête du tapis d'Aït Hichem s'est ouverte jeudi avec de nouvelles promesses d'aide à l'artisanat faites par les représentants du gouvernement lors de la journée inaugurale. Mais la déception chez les participants est perceptible. Car la 8e édition de la fête du tapis, pourtant placée sous le « haut patronage » des ministres de la PMI/PME et de l'Artisanat, de l'Intérieur et de la Culture, n'a finalement reçu que la visite de Smaïl Mimoun, ministre de la Pêche. C'est surtout le secrétaire général du ministère de l'Artisanat qui a annoncé quelques programmes spéciaux en matière d'artisanat pour les artisans de la région. « Entre autres mesures, l'ouverture de centres d'estampillage, car le tapis d'Aït Hichem doit être labellisé pour lui garantir une reconnaissance mondiale. La Kabylie sera prioritaire en matière de prise en charge de l'artisanat. Nous avons relancé les fêtes de la poterie de Maâtkas et de Djamaâ Saharidj, celle du bijou d'Ath Yenni et celle du tapis d'Ath Hichem. Nous ferons profiter tous les artisans du fonds d'aide à l'artisanat. » 81 exposants représentant une quinzaine de wilayas ont pris part à cette manifestation artisanale. En plus des stands de tapis, d'autres artisans de différentes régions du pays ont exposé des habits et objets traditionnels, de la couture et sérigraphie, de la vannerie et de la poterie. De nombreux artisans estiment qu'ils sont toujours livrés à eux-mêmes. Mme Bengougam, gérante de l'atelier de tissage Cécilia, déclare : « Cela fait des années depuis que je recherche un local digne de mes activités de formation en tissage, mais sans résultat. Nous faisons également face à des problèmes d'approvisionnement en matière première comme la laine pure ou les teintes. On se déplace à Bou Saâda ou Tlemcen pour les acheter. Ce n'est pas encourageant. » A Aït Hichem, les bonnes volontés résistent vaille que vaille contre les forces de l'inertie. A la sortie du village se trouve une superbe bâtisse. C'est la maison du tapis d'Aït Hichem construite en 1999 et qui se trouve dans un état d'abandon. Les images négatives qui contrastent avec l'esprit festif sont nombreuses. Loin de toute agitation, la centenaire na Taous, qui initiait les femmes au métier à tisser pendant les 1920 dans des taudis au village, continue à témoigner sa passion pour le tapis. Les nombreux visiteurs n'ont pas raté l'occasion de la rencontrer.