Avec les projets de réalisation d'une raffinerie de pétrole, de deux cimenteries, de deux centrales électriques, et d'autres unités, la wilaya sera un pôle industriel d'envergure nationale. Invité au Forum de la presse, émission hebdomadaire de la radio de Biskra animée par Abdelhak Tatayat, le wali de Biskra, Messaoud Djari, a défendu, avant-hier, son bilan face à un panel de journalistes et de correspondants de presse qui l'ont interrogé deux heures durant, et sans concession aucune, sur toutes les questions relatives au développement dans la wilaya de Biskra et de l'amélioration du cadre de vie de ses habitants. La wali a annoncé la distribution imminente de 1250 logements sociaux à Biskra; 1000 pour les familles répondant aux critères réglementaires d'éligibilité à un logement social et 250 unités pour la résorption des habitats précaires, dont les dossiers sont antérieures à 2007. «La semaine prochaine, la commission d'attribution se réunira avec les membres des comités de quartiers et des représentants de la société civile pour peaufiner les listes et celles-ci seront affichées dès que toutes les procédures légales seront achevées», a-t-il assuré. Outre ce programme relatif à l'épineux problème du logement, un secteur accumulant plus de 17 000 demandes, toutes formules confondues, au niveau de la wilaya de Biskra, l'invité de la radio de Biskra a annoncé la mise en vente prochaine de 12 000 parcelles de terre à usage d'habitation reparties entre les 33 communes de Biskra. Avec 2 000 lots implantés à Bir Zaâboub (El Alia) et au delà de la route des poids-lourds de la zone ouest, où ont été dernièrement lancés les travaux de réalisation de 2 000 logements constituant le noyau de la nouvelle ville de Biskra, le chef-lieu de la wilaya prendra la part du lion, a-t-on appris. Brossant, chiffres et statistiques à l'appui, un tableau des activités, réalisations et projets finis ou en voie de finalisation dans les domaines de l'agriculture, de l'industrie et du tourisme «trois secteurs dans lesquels Biskra excelle et qui lui sont des vocations naturelles de part ses traditions, ses potentialités dument reconnues et la richesse de ses ressources humaines», a-t-il dit.Le premier responsable de la wilaya a répondu aux récriminations des agriculteurs se plaignant de ne pouvoir accéder à l'eau d'irrigation et de manquer d'électricité dite rurale. Des coopératives pour surmonter les problèmes de l'irrigation «Contrairement à ce qui est colporté ça et là, les permis de forer des puits ne sont pas suspendus. Dans le souci de préserver les ressources hydriques, nous avons juste demandé aux agriculteurs et autres investisseurs dans le secteur agricole de se constituer en groupement ou coopérative pour bénéficier de puits collectifs. 300 permis de forer ont été délivrés mais force est de constater que beaucoup de ces demandeurs n'ont pas entamé les travaux de forage, en dépit du délai légal fixé à deux ans. Jusqu'en 2010, l'extension du réseau de distribution de l'électricité rurale était gelée pour différentes raisons. Depuis, cette date, la wilaya de Biskra a bénéficié de 1000 km pour alimenter en priorité les campagnes et les exploitations agricoles actives et productives. La SDC (ex-Sonelgaz) travaille, avec les moyens dont elle dispose pour satisfaire la demande en hausse constante», a-t-il déclaré. Concernant l'industrie, il a rappelé que Biskra sera bientôt un pôle industriel d'importance nationale. «La réalisation d'une raffinerie de pétrole, de deux cimenteries, de deux centrales électriques, de 15 briqueteries, de plusieurs unités spécialisées en sidérurgie et plasturgie ayant obtenu l'aval administratif et la création de zones activités industrielles, ne doivent pas susciter l'inquiétude des écologistes et amoureux de Biskra. Ces projets à caractère industriel sont implantés sur des sites éloignés des zones agricoles. Ils permettront d'éponger le chômage et sont des catalyseurs du développement local», dira-t-il. Pour ce qui est du tourisme, il a précisé qu'une cinquantaine de promoteurs et investisseurs dans le secteur touristique avaient reçu, entre 2012 et 2014, l'approbation administrative pour leurs projets et que toutes les aides et autorisations leurs avaient été délivrées dans des temps records. Un projet à 200 millions d'euros Le «Jardin des Ziban» est un grandiose complexe touristique, de loisirs et des métiers du cinéma couvrant 40 ha composé de studios, de salles de conférence, d'hôtels de standing, de piscines, d'un centre commercial, d'aires de jeux, de salles d'expositions, de restaurants gastronomiques et d'un aquaparc, dont le chantier est gelé. Implanté dans une magnifique palmeraie de 6000 stipes et d'oliviers sur la route de Sidi Okba à la sortie Est de Biskra, ce projet dont l'enveloppe budgétaire est estimée à plus de 200 millions d'euros, périclite, selon les allégations du promoteur, du fait que la wilaya refuse de l'aider et lui mettrait des bâtons dans les roues «L'inauguration de ce complexe était prévue pour 2012. Le chantier de ce promoteur qui n'a jamais finalisé un projet connait des difficultés et des troubles intermittents liées à une crise financière aucunement imputable à la wilaya. Beaucoup d'entrepreneurs et de sous-traitants se plaignent de ne pas avoir été payés pour leurs travaux. Dans le respect de la réglementation en vigueur, ce promoteur a reçu toutes les aides et les facilitations pour concrétiser son projet, mais il semble qu'il est dans l'incapacité de respecter les délais impartis et d'honorer le cahier des charges. En dépit de ses promesses exprimées lors des visites ministérielles, le projet accuse un grand retard. Il a le courant électrique, la route, le gaz de ville, le réseau d'assainissement sur lequel il peut se brancher est à 30 m du mur d'enceinte de ce complexe et bien qu'il ait reçu une autorisation pour creuser un puits, il n'a rien fait. Il n'est pas fidèle à ses engagements et aux termes du cahier des charges. S'accaparer des terrains semble sa seule motivation», a rétorqué le wali de Biskra à propos du «Jardin du Ziban» qui éviterait aux habitants de Biskra les longs déplacements vers Batna ou Sétif pour profiter des parcs d'attraction de ces villes.