Au lendemain d'une nouvelle violation de l'Etat hébreu dans la bande de Ghaza, les factions palestiniennes ont tenu hier une réunion afin de mettre en place un plan d'attaque stratégique et politique contre les offensives de l'entité sioniste. L'armée israélienne, mercredi après-midi, n'a pas hésité à violer la trêve conclue avec les Palestiniens concernant la bande de Ghaza, le 26 août dernier, en menant un raid aérien sur la localité de Khan Younes, au sud de l'enclave ghazaouie. Plus tôt dans la journée, des échauffourées auraient eu lieu entre des soldats de l'Etat hébreu et des Palestiniens à la frontière entre Ghaza et les territoires occupés par le gouvernement de l'entité sioniste, selon plusieurs témoins sur place, ce qui a amené les forces aériennes israéliennes à immédiatement se mobiliser et à mener plusieurs bombardements. D'ailleurs un responsable des brigades de Ezzedine Al Qassam, branche armée du puissant mouvement du Hamas, très populaire auprès des Ghazaouis est mort au cours de cette opération. Les habitants de Khouzaa, localité de Khan Younes, sont encore traumatisés par l'offensive sioniste de l'été dernier qui a détruit leurs maisons et donné lieu à des exactions sommaires de dizaines de Palestiniens par les militaires de l'Etat hébreu. A Ghaza, il se murmure qu'une nouvelle offensive généralisée et touchant l'ensemble de l'enclave n'est pas à exclure alors même que plusieurs responsables du gouvernement de l'Etat hébreu ont affirmé : «Une nouvelle guerre à Ghaza n'est qu'une question de temps.» Une nouvelle fois, le gouvernement de Benjamin Netanyahu, hostile à toute négociation pour trouver une issue au conflit et à reconnaître les multiples violations du droit international dont l'Etat hébreu se rend coupable, semble prêt à se lancer dans une attaque en toute impunité dans un contexte international particulièrement tendu quant à la cause palestinienne. En effet, outre les reconnaissances successives de l'Etat palestinien par des Parlements européens, tels que la Suède, la France ou la Grande-Bretagne, un projet de résolution porté par les pays arabes et présenté devant le Conseil de sécurité de l'ONU par la Jordanie est en cours d'étude et démontre la volonté sans faille de l'Etat palestinien de sortir de l'impasse que le gouvernement hébreu s'évertue à construire. impunité Mahmoud Abbas, président palestinien, a affirmé, à Alger où il était présent cette semaine, que «la Palestine est déterminée à emprunter l'ensemble des moyens mis à disposition par le droit international afin de régler le conflit d'ici 2016». C'est d'ailleurs ce que propose la résolution arabe actuellement devant le Conseil de sécurité onusien. Seulement, le texte, en l'état, n'a que peu de chances d'être voté. En effet, Washington a déjà affirmé qu'il ne «soutiendrait pas ce texte tel que rédigé actuellement», par le biais de son porte-parole du département d'Etat, Jennifer Psaki. Vraisemblablement, le point qui semble poser problème aux Etats-Unis et à leur allié sioniste est le retrait de l'armée israélienne demandée par Ramallah. Ce blocage institutionnel permet, en attendant, à l'Etat hébreu de continuer son entreprise de colonisation en toute impunité. Ainsi, hier, le Premier ministre israélien a donné son feu vert pour la construction de 300 nouveaux logements en Cisjordanie, en dépit des accords internationaux signés par l'entité sioniste elle-même, interdisant de telles opérations d'édification. Face à cette situation et au refus entêté de l'entité sioniste d'ouvrir le dialogue avec l'Etat de Palestine depuis qu'un gouvernement d'union nationale incluant le Hamas a été mis en place en mars dernier, le président Mahmoud Abbas a déclaré qu'il ne comptait plus «traiter avec le gouvernement israélien qui sera contraint d'assumer ses responsabilités en tant qu'occupant». Par ces mots, le président palestinien fait référence aux démarches entreprises par son gouvernement pour adhérer à la Cour Pénale Internationale (CPI) de La Haye, une démarche, qui, si elle s'avère fructueuse, pourrait permettre d'attaquer en justice l'Etat hébreu et ses dirigeants pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. rapprochement Une telle perspective semble jouir d'une popularité certaine auprès des dirigeants palestiniens, y compris ceux du Hamas. Pour autant, ce plan de long terme ne doit pas faire oublier la situation d'urgence qui semble se dessiner à Ghaza. Pour contrer l'agression israélienne, nombre de factions palestiniennes présentes dans l'enclave ont tenu hier, selon des sources concordantes, une réunion extraordinaire, où plusieurs sujets seront à l'ordre du jour, en tête desquels les violations répétitives de l'intégrité territoriale du pays par l'entité sioniste mais aussi la levée effective du blocus de Ghaza. Jamil Mezher, responsable du Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP), a affirmé que cette réunion aurait lieu dans les bureaux du mouvement Jihad islamique, avec la présence, entre autres du Hamas et de sa branche armée. La récente agression israélienne sera quant à elle au cœur de la rencontre alors même que le Hamas a promis que l'Etat sioniste subirait de «lourdes conséquences» suite aux dépassements dont il s'est rendu coupable. Par ailleurs, le gouvernement palestinien ne s'est pas encore prononcé sur la teneur et un éventuel soutien à ce mouvement, mais il devra le faire assez rapidement au regard du rapprochement qui pourrait naître entre le Hamas et le Jihad islamique, groupe réputé extrémiste et qui pourrait ternir l'alliance entre l'OLP et le Hamas, déjà vivement critiquée par les détracteurs d'un Etat palestinien indépendant. n