Tout usager n'ayant pas en sa possession un ticket ou ne l'ayant pas validé, délibérément ou par omission, doit « séance tenante » s'acquitter d'un bulletin de régularisation de voyage (BRV) de 100 DA. La société Setram vient de lancer une nouvelle campagne d'affichage au niveau des kiosques et à l'intérieur des rames à l'intention des usagers du tramway. Sous le thème «voyager en règle», cette campagne vise à endiguer le phénomène de fraude au ticket dont l'incidence, à long terme, sur la santé financière de la société, pourrait être réelle. Des affiches incitant à la validation du ticket sont, à cet effet, placardées pour avertir les contrevenants que désormais, les contrôleurs vont sévir. Tout usager n'ayant pas en sa possession un ticket ou ne l'ayant pas validé, délibérément ou par omission, doit «séance tenante» s'acquitter d'un bulletin de régularisation de voyage (BRV) de 100 DA. Soit un peu plus de deux fois le prix du ticket, qui est, rappelons-le, de 40 DA. A Alger, ce plan anti-fraude a été lancé en septembre dernier à la lumière de l'ampleur du phénomène. «La Setram a lancé ce nouveau plan d'action anti-fraude car «50% des utilisateurs n'achètent pas de ticket ou ne les valident pas», a indiqué Gregory Malet, directeur de l'unité d'Alger de la Société d'exploitation des tramways (Setram), lors d'une conférence de presse, tenue mercredi dernier. Statistiques à l'appui, le conférencier dresse une situation plutôt préoccupante. Entre 50.000 et 70.000 usagers/J du tramway d'Alger, seuls 25.000 à 30.000 d'entre eux, s'acquittent du prix du ticket. Une campagne de validation Pour le cas de Constantine, la situation est moindre, selon la chargée de communication de Setram, Ibtissam Ghimouze qui tiendra à apporter une précision «ce n'est pas une campagne anti fraude mais de validation du ticket». A saisir que l'habillage des portières et de l'intérieur des rames avec des affiches expliquant les modalités de validation, tout autant que les sanctions à l'égard des fraudeurs, s'inscrit dans une campagne de prévention qui incite, à court terme à rendre le compostage du ticket comme un geste spontané. «SETRAM ne veut en aucun cas brusquer l'usager… elle l'accompagne pour faire de la validation du ticket un geste spontané, voire automatique» précisera notre interlocutrice. Il faut reconnaitre que le préjudice de la fraude au ticket n'est pas comparable entre la capitale et la troisième ville du pays. De l'avis même du directeur de l'unité à Alger. Ce responsable reconnait que le phénomène en question sévit à une grande échelle à Alger «Ce phénomène sévit en particulier à Alger où il y a le taux de fraude le plus élevé au regard du nombre de passagers transportés quotidiennement, contrairement à Oran et Constantine», a-t-il dit. La chargée de communication de la Société à Constantine abondera dans le même sens. La fraude au ticket au niveau du tramway de la capitale de l'Est est insignifiante. Devant notre insistance pour connaître le montant de cette fraude qui n'ira jamais dans la trésorerie du ministère des transports, notre interlocutrice, ne disposant à priori pas de chiffres, nous confirmera que le taux de fraude n'excède pas les 1%. Et l'on renvoie la faiblesse de ce taux au travail de sensibilisation effectué par l'équipe des contrôleurs. «La sensibilisation s'inscrit dans la ligne droite de notre campagne de validation du ticket, notre équipe de contrôleurs en est bien consciente et agit en conséquence sans brusquer l'usager», conclut-elle.