Après Oxxo, spécialiste des portes et fenêtres en 2013, Issaad Rebrab a poursuivi son expansion à l'international avec deux nouvelles acquisitions. D'abord Fagor Brandt, le spécialiste de l'électroménager pour 24 millions d'euros en France, et plus récemment l'italien Lucchini, un important groupe de sidérurgie pour lequel Cevital a proposé un investissement de 400 millions d'euros, dont 60 millions pour la remise à niveau des installations. Profitant de la crise qui sévit en Europe, Issaad Rebrab a fait ce que l'Etat algérien a été incapable de faire et que beaucoup d'experts et d'économistes avaient justement préconisé pour rentabiliser une partie des réserves importantes en devises quand la conjoncture pétrolière le permettait encore. Rebrab l'a d'ailleurs reconnu quand il déclarait dans la presse que la crise en Europe offre actuellement des possibilités sans égal avec «des usines entières à acquérir». A coups d'offres d'investissements de plusieurs millions d'euros et de promesses de sauvetage d'emplois, le patron de Cevital se fait une place en Europe, aidé en partie, il est vrai, par la cession de ses parts dans Djezzy pour 200 millions d'euros. Rebrab a fait savoir dans une interview à TSA que le groupe s'était «surendetté à l'international» pour financer ces projets «grâce à des partenaires français et internationaux», alors que le groupe disposait de «surliquidités» en Algérie. La Banque d'Algérie n'étant pas en mesure de répondre positivement et promptement. D'ailleurs, les investissements du premier groupe industriel privé du pays évoluent plus rapidement à l'étranger qu'au niveau national. Les ambitions de Cevital ont d'ailleurs été freinées quand le groupe a voulu acquérir 15% du capital de Nca Rouiba. La Cosob a informé le groupe industriel que l'opération était suspendue suite à la décision de l'Etat d'exercer son droit de préemption.