Un médecin peut-il être formé sans avoir jamais pratiqué de dissection ? Etait l'une des questions que notre édition avait posée cette année, trente huit ans après l'interdiction de la pratique de la dissection dans les laboratoires d'anatomie dans les facultés de médecine algériennes. Un numéro spécial qui avait soulevé une vive polémique dans le milieu universitaire, mais sans défrayer la chronique, passa encore sous silence des ministères en charge de la question. «Un énorme préjudice porté à la qualité de la formation des futurs médecins et chirurgiens algériens» avait alerté le professeur Si Salah Hammoudi. Nous avons tenter de savoir pourquoi cette question s'est-elle transformée au fil du temps en tabou et expliquer comment la communauté scientifique ait pu garder le silence toutes ces années sur cette grave atteinte à la qualité de la formation des médecins algériens. La gravité de la question en fait un sujet d'actualité, car éventuellement liée à la recrudescence des erreurs médicales depuis le début des années quatre-vingts à nos jours «Nos chirurgiens apprennent sur le vivant» avait dénoncé, indigné le professeur Bousafssaf, l'anatomiste de Constantine qui «harcèle» le président Bouteflika par des courriers de détresse depuis plus d'une dizaines d'années, autant de lettres mortes. Et pourtant l'un des conseillers les plus proches du président en la personne de son ex médecin privé-Pr Zitouni- n'est pas étranger au laboratoire d'anatomie et du musée d'histoire naturelle d'Alger. Où il lui arrive de faire défiler des délégations de visiteurs étrangers entre les travées des salles de dissections mythiques où les médecins d'antan ont fait leur première confrontation avec la vie et la mort. Doit-on alors s'indigner ou bien ne pas s'étonner? Quand on sait que l‘interdiction de la dissection sur cadavre a été prise officieusement en 1976, par ces même hommes politique revenus au pouvoir et nourris par cette idéologie de néo prophètes apôtres de cet amorphe «référent religieux national» plus islamiste que l'islam. Affaire à suivre…