Le gouvernement est en train d'étudier la structure réelle des importations avant de voir la possibilité d'opérer des réductions et de fixer la catégorie qui doit faire l'objet de réduction, selon une interview accordée par le ministre du Commerce, Amara Benyounes, à l'APS. Concernant la composante des importations, le ministre constate que ces dernières sont constituées de biens d'équipement et de matières premières agricoles et industrielles à hauteur de 62%, lesquels concourent à la création de la richesse nationale. En conséquence, poursuit-il, ces catégories de produits sont difficilement concernées par les restrictions, car «le programme d'investissement dans le secteur public ou privé nécessite l'importation d'un certain nombre d'équipements et de matières premières pour faire fonctionner les projets». En ce qui concerne les produits alimentaires, dont les importations représentent plus de 9 milliards de dollars, soit 17% des importations globales, le ministre observe que «dans leur grande majorité, elles se composent de produits essentiels, tels que le blé, le sucre et l'huile... qui constituent des produits de première nécessité pour le consommateur algérien». De ce fait, Amara Benyounes estime qu'«il est hors de question de réduire l'importation des produits essentiels sur l'année 2015». A la question de savoir si le gouvernement a défini un montant plafond des importations à ne pas dépasser durant cette conjoncture de baisse des cours de brut afin de préserver la balance commerciale, le ministre a répondu que cela dépendra de l'évolution du marché pétrolier et des équilibres macroéconomiques et budgétaires durant les 2 à 3 prochains mois pour décider ou non de l'élaboration d'une loi de finances complémentaire qui déterminera les ajustements. Le ministre souligne par ailleurs que deux groupes de travail ont été installés pour définir les mesures de rationalisation des importations et de lutte contre l'évasion des capitaux. Le premier, installé au niveau du ministère du Commerce, est chargé d'élaborer les actions à entreprendre pour assurer une meilleure gestion et la rationalisation des achats à l'extérieur. Quant au second groupe, qui est composé de représentants du ministère du Commerce et des deux administrations, douanière et fiscale, il a pour mission de suivre d'une manière «rigoureuse, précise et permanente» toutes les transactions qui concernent le commerce international afin de limiter l'évasion des capitaux vers l'étranger, selon le ministre.