Le premier groupe, installé au niveau du ministère du Commerce, est chargé d'élaborer les actions à prendre pour assurer une meilleure gestion et la rationalisation des achats à l'extérieur. « Ce groupe est chargé de remettre, dans les tout prochains jours, ses conclusions », a-t-il expliqué. Quant au second groupe, qui est composé de représentants du ministère du Commerce et des administrations douanière et fiscale, il a pour mission de suivre d'une manière « rigoureuse toutes les transactions qui concernent le commerce international afin de limiter l'évasion des capitaux vers l'étranger ». Il s'agit, tout d'abord, a précisé le ministre, d'étudier la structure réelle des importations avant de voir la possibilité d'en opérer des réductions et quelles catégories d'importations doivent en faire l'objet. Une chose est sûre, assure le ministre, « il est hors de question de réduire l'importation des produits essentiels sur l'année 2015 ». Concernant la composante des importations, le ministre constate que ces dernières sont constituées de biens d'équipement et de matières premières agricoles et industrielles à hauteur de 62%, lesquels concourent à la création de la richesse nationale. En conséquence, poursuit-il, ces catégories de produits « sont difficilement (concernés par des restrictions en importations) car le programme d'investissement dans le secteur public ou privé nécessite l'importation d'un certain nombre d'équipements et de matières premières pour faire fonctionner les projets ». En ce qui concerne les produits alimentaires dont les importations représentent plus de 9 milliards de dollars, soit 17% des importations globales, il observe que la majorité écrasante se compose de produits essentiels (blé, sucre, huile). Loi de finances complémentaire : une éventualité à ne pas écarter Selon Benyounès, l'Algérie se trouve dans une situation « très différente » de celle de 1986 lorsque les prix du pétrole avaient également connu une forte chute. « Aujourd'hui, nous avons la chance de ne pas avoir de dette extérieure et d'avoir des réserves de change qui peuvent nous permettre de tenir 3 à 4 années », avance-t-il, soutenant que « la vraie solution pour l'Algérie réside dans la diversification de son économie à travers la relance des secteurs de l'industrie, de l'agriculture et du tourisme ». A la question de savoir si le gouvernement a défini un montant-plafond des importations à ne pas dépasser durant cette crise pétrolière, afin de préserver la balance commerciale, le ministre a répondu que cela dépendra de l'évolution du marché pétrolier et des équilibres macroéconomiques et budgétaires durant les 2 à 3 prochains mois, pour décider ou non de l'élaboration d'une loi de finances complémentaire qui déterminera les ajustements. « Le gouvernement, a-t-il indiqué, suit cette affaire et nous allons gérer et voir ce qu'il y a lieu de faire à très court terme et décider de réajuster ou pas. S'il y a des ajustements qui doivent être apportés, ils le seront au moment voulu. » A propos de l'évasion des capitaux vers l'étranger, le ministre considère que la lutte doit passer par un contrôle « beaucoup plus rigoureux » du commerce extérieur. OMC : Le 13e round pour le premier trimestre 2015 Benyounès a fait savoir que le 13e round des négociations multilatérales pour l'accession de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) est prévu pour le premier trimestre 2015. « Ce prochain round va faire encore avancer notre dossier et nous saurons, très probablement, l'échéance de notre adhésion à l'OMC si c'est pour la fin de l'année 2015 ou pas », a-t-il affirmé. Le ministre devrait rencontrer, en ce début d'année, de hauts responsables des Etats-Unis et de l'Union européenne afin de discuter de cette accession. « Les Etats-Unis et l'UE sont les plus grands partenaires dans ce dossier d'adhésion. Il faut que nous arrivions à des accords bilatéraux avec ces deux parties », relève-t-il tout en mentionnant que « l'accession à l'OMC n'est pas une obsession mais plutôt un projet mûrement réfléchi ». Ce qui a lieu à retenir, a-t-il précisé, c'est que ce processus « ne va pas brader les intérêts économiques du pays ». Pour ce qui est du sort des subventions, Benyounès a assuré que le gouvernement a eu des discussions avec l'UE sur les subventions de l'énergie. « Nous leur avons dit qu'il était hors de question que l'Algérie y renonce. Il s'agit d'une politique sociale décidée par l'Etat en toute souveraineté ». Sur le bilan de l'accord d'association avec l'UE, le ministre considère qu'il est impossible de « dénoncer » cet accord en dépit de ses résultats qui sont loin de l'effet escompté par l'Algérie en matière de promotion des exportations hors hydrocarbures et des investissements étrangers.