L'Etat n'a, pour le moment, rien fait pour nous. Le chef de daïra a promis de nous octroyer des logements dans les 24 heures, mais il n'a pas tenu parole», dénonce un des membres des 20 familles dont les logements menacent de s'écrouler à tout moment à cause du glissement de terrain survenu à l'entrée de la ville de Chabet El Ameur, à 50 km au sud-est de Boumerdès. «La plupart d'entre nous se sont réfugiés chez leurs proches, alors que d'autres dorment dans leurs véhicules, mais cela ne peut pas durer longtemps», ajoute-t-il, en précisant que la situation s'est aggravée. Hier, ce sont les occupants des deux immeubles menacés, avec l'aide des voisins, qui s'affairaient à stopper la propagation de l'éboulement. «Les deux entreprises désignées par la commission de wilaya pour construire un mur de soutènement n'ont pas travaillé jeudi et vendredi. Comment voulez-vous que les deux blocs ne s'écroulent pas ?» s'indigne un autre habitant. Ce dernier précise que les logements où ils devaient être recasés provisoirement ne sont pas encore achevés. «Je les ai vus hier, ils ne sont même pas raccordés au réseau d'assainissement. Le chef de daïra a chargé des entreprises pour terminer les travaux restants, mais cela risque de durer plusieurs jours», prévient-il, avant de souligner que les fondations de leurs blocs ont déjà bougé de plusieurs centimètres. «On a même fait venir des Chinois pour fixer le sol momentanément à l'aide de mèches hélicoïdales. Or, la meilleure solution c'est d'y ériger un mur de soutènement dans les meilleurs délais», soutient-il, en dénonçant le laxisme et la politique de bricolage des responsables locaux. Les habitants affirment avoir alerté les autorités sur ce glissement par écrit en octobre 2014, soit un mois avant le premier mouvement du sol. Aucune réaction. «Est-il logique de creuser 7 m de profondeur en contrebas d'une route très exiguë et surplombée par des blocs d'habitations ? On ne sait pas comment on a validé les études et autorisé l'entreprise à y effectuer des travaux de terrassement pour la réalisation d'un programme de 100 logements», s'étonnent-ils. Certains estiment que même les va-et-vient des poids lourds ont accentué le problème, en soulignant que la route n'a pas été fermée à la circulation à temps. Outre cela, d'aucuns savent que la plupart des terres de la localité sont perméables et argileuses. La preuve, ces éboulements survenus sur la RN 68 et au niveau des endroits devant abriter les projets de la bibliothèque communale et le marché couvert bloqués depuis trois ans. Cela sans oublier celui ayant causé d'importants dégâts au lycée Ahmed Boukabous en 2012, dont plusieurs classes et une partie du bloc administratif restent inopérants à ce jour. Mais ces incidents n'ont, semble-t-il, aucune signification aux yeux des responsables locaux.