La France a été frappée, hier matin, en plein cœur, par un attentat «terroriste». Il a visé le siège de Charlie Hebdo, un journal satirique qui a publié en 2006 les caricatures du prophète Mohamed. Douze personnes ont trouvé la mort, parmi elles deux policiers. C'est une catastrophe que vient de connaître la France et plus particulièrement l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo. Il a perdu dix de ses journalistes, parmi lesquels d'illustres dessinateurs, tels que Cabu, Wolinski et Charb. Dans le collimateur des extrémistes musulmans depuis plusieurs années, Charlie Hebdo a déjà subi en 2011 une attaque au cocktail Molotov, qui a détruit ses anciens locaux situés à la rue Davout, dans le 20e arrondissement de Paris. Lourdement équipés d'armes de guerre et d'assaut, les assaillants, au nombre de trois, n'ont laissé aucune chance aux journalistes et dessinateurs de cet hebdo, dont Charb, Tignous, Wolinski et Cabu, ainsi que six de leurs collègues ont été tués lors de l'attaque. Celle-ci s'est déroulée vers 11h30. Trois hommes armés portant des cagoules noires se présentent à la rue Nicolas Appert, dans le 11e arrondissement de Paris, non loin de la place de la Bastille. Mais sans doute mal renseignés, ils se présentent d'abord au numéro 6 de la rue avant d'être redirigés par un habitant vers le numéro 10, à l'adresse exacte de l'hebdomadaire Charlie Hebdo. Aussitôt à l'intérieur des locaux, ils commencent à tirer à bout portant, tuant dix journalistes qui étaient en pleine conférence de rédaction hebdomadaire. Mais avant d'y accéder, les trois assaillants ont abattu froidement un policier posté devant le local, chargé d'assurer la sécurité des journalistes. Des cris et des pleurs commençaient à se faire entendre depuis l'intérieur du local du journal, tandis que des coups de feu retentissaient sans discontinuer. Un à un, les journalistes et les membres de la direction de l'hebdomadaire ont été méthodiquement exécutés, selon Emmanuel Quemener, chef du syndicat de police Alliance. Il a évoqué, devant la presse, un «assassinat méthodique» et «un travail de professionnels». «Je n'ai jamais vu une telle quantité d'armes, a-t-il expliqué. L'organisation était quasi parfaite. Des policiers ont tenté de les intercepter, mais en vain». D'autres témoignages affirment que les assaillants n'ont pas voulu tuer une journaliste qui a tenté de se cacher dans un trou de souris. L'ayant appréhendée, ils lui auraient juste dit : «Nous n'allons pas te tuer, car nous ne tuons pas les femmes. Nous te demandons juste de porter le hijab et d'embrasser la religion musulmane.» D'autres témoins auraient entendu les assaillants crier dans le mouvement de leur fuite : «Allah Akbar. Le Prophète a été vengé…» Par ailleurs, la même source policière a ajouté que les terroristes, après avoir commis leur forfait, ont pris la fuite à bord d'une voiture, sans doute de marque Citroën jusqu'à la porte de Pantin, où ils ont volé une autre voiture (une Clio) à un automobiliste avant de poursuivre leur fuite. Jusqu'à hier tard dans la soirée, et malgré l'imposant dispositif sécuritaire mis en place, les trois hommes armés n'ont toujours pas été retrouvés.