Le Rassemblement Action Jeunesse (RAJ) dénonce l'exploitation du gaz de schiste décidée par le gouvernement et apporte son soutien aux citoyens d'In Salah et du Grand-Sud. Le conseil national de l'association, réuni les 9 et 10 janvier, a évalué la situation qui prévaut dans le pays, peut-on lire dans un document rendu public hier. Le RAJ estime que «malgré toutes les luttes pacifiques et sans relâche des Algériennes et Algériens, ce n'est pas suffisant pour que l'Algérie soit une République démocratique et sociale, comme prévu dans le serment du 1er Novembre et du Congrès de la Soummam». Le RAJ observe que «l'année 2014 a enregistré un nombre incalculable de manifestations de citoyens qui exprimaient leur refus des inégalités et leur ras-le-bol de l'injustice, et revendiquaient leurs droits les plus élémentaires dans tous les secteurs». Dans le même sillage, le conseil national de l'association constate «la régression des acquis sociaux, la cherté de la vie, la dégradation du pouvoir d'achat, le chômage et les emplois précaires». Et d'ajouter : «L'achat de la paix sociale par des politiques hasardeuses et sans vision aucune, le feuilleton des scandales économiques et de la corruption à tous les niveaux, la gouvernance par l'autoritarisme et le clientélisme ont caractérisé le quotidien des citoyens.» Le RAJ énumère, dans la foulée, les dépassements du pouvoir, en l'occurrence «les atteintes aux libertés individuelles et collectives, à la liberté d'expression, d'association et de réunion, aux libertés syndicales et le musellement de la presse» et souligne que «la démocratie est malmenée en Algérie», elle reste à construire. L'association s'appuie sur des exemples récents, à l'instar du «silence des autorités face aux atteintes aux libertés des citoyens algériens», «au moment même où les autorités courent en France pour la soutenir face aux lâches et ignobles atteintes à la liberté d'expression et de la presse qui y ont été commises». Non à l'exploitation du gaz de schiste La jeunesse algérienne, catégorie majoritaire en Algérie, subit, selon le RAJ, «une crise multidimensionnelle due aux échecs successifs des politiques suivies depuis des décennies». «Marginalisée et ignorée par les pouvoirs publics, vivant dans l'impasse et l'incertitude, sans perspectives claires, la harga et l'immigration sont devenues le rêve à atteindre pour espérer un avenir meilleur sur d'autres rives», soutient l'association. Et pour cause, «ce potentiel humain, générateur et créateur de richesse, ne croit plus aux discours populistes et électoralistes, à l'égalité des chances. Le sentiment d'injustice s'est étendu. Le fossé entre gouvernants et gouvernés s'élargit chaque jour davantage. L'Etat perd de plus en plus de son rôle et de son ancrage social». Le RAJ met également en garde les pouvoirs publics sur leur entêtement face aux revendications légitimes des citoyens : «Seule la restitution de la parole au peuple algérien peut faire face aux dangers qui guettent l'Algérie.» Et d'interpeller «les pouvoirs publics sur ces errances sur les plans économique et social, sur les risques qu'encourt le pays, vu l'absence de stratégie et de politique économiques qui amorcent une transition économique et réduisent la dépendance aux hydrocarbures». Sur le même point, le RAJ dénonce «l'exploitation effrénée des ressources naturelles et le gaspillage des revenus, au détriment des générations futures, avec des pseudo-plans de développement qui ne produisent que précarité et pauvreté». L'association considère que «l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste démontrent le mépris des pouvoirs publics envers la société», exprime «sa solidarité avec le mouvement de protestation pacifique» et en appelle à «l'élargissement du débat».