Les agriculteurs demandent l'intervention du ministre pour annuler la location des deux fermes pilotes spécialisées dans la production des semences de pomme de terre, accordées à 5 exploitants. L'attribution, récemment, par la Société de gestion des participations et productions animales, de quelque 300 hectares (fermes pilotes d'El Esnam et de Aïn Bessem) à cinq agriculteurs pour cultiver ces parcelles destinées à la production de semence de pomme de terre, a suscité la colère et l'indignation du reste des producteurs de pomme de terre, dont le nombre est évalué à plus de 500 producteurs à Bouira. En effet, les agriculteurs interpellent le ministre de l'agriculture et du développement rural, Abdelwahab Nouri, afin d'annuler ces attributions et d'ouvrir une enquête. Dans une requête, ils demandent l'intervention de Nouri pour annuler la location des deux fermes pilotes. Ils qualifient les bénéficiaires de «spéculateurs et fraudeurs». Le ministre avait, pour rappel, appelé récemment à des partenariats entre holdings et autres établissements ayant des agréments pour la production de semences dans le but de développer cette filière d'autant plus que le secteur continue d'importer ce produit dont les enveloppes se chiffrent à des milliards de centimes. Chose qui n'a pas été respectée, précisent les mécontents soulignant dans leur correspondance au ministre que les «bénéficiaires de ces contrats, louent ces parcelles à des prix allant de 8 à 10 millions de centimes/ha, pour produire ce tubercule». Les signataires de document crient à la corruption. Ils soulignent que la procédure d'attribution est passée inaperçue sans avoir informé les autorités concernées dont la direction des services agricoles de la wilaya de Bouira (DSA). Rachid Morseli, le DSA de Bouira, avec qui nous nous sommes entretenus, a précisé que désormais la gestion des deux firmes pilotes situées au niveau des deux plateaux d'El Esnam et de Aïn Bessem ne relève pas de ses prérogatives, mais de la gestion des holdings. De son côté, le président des maraîchers, M Boudhan, a souligné que certains bénéficiaires de ces contrats ne sont pas qualifiés, avant de s'interroger sur le fait que le reste des agriculteurs ont été exclus de cette opération. M Boudhan a précisé que l'association des maraîchers avisera le ministre de l'agriculture sur ce dossier en lui demandant ainsi à ce que la gestion de ces deux firmes pilotes sera confiée dorénavant à la DSA de Bouira pour garantir de plus en plus une transparence dans leurs gestion.