La wilaya de Bouira, qui compte parmi les principales wilayas productrices de la pomme de terre, a �t�, gr�ce � ses 1 500 hectares de plantation lors de la saison �coul�e, parmi celles qui avaient pourvu le march� national et qui continue d�ailleurs � le faire. D�apr�s le pr�sident de l�Association des producteurs de pomme de terre au niveau de la wilaya, Choudani Rabah, la quantit� r�colt�e �tait d�environ 22 500 tonnes. Cette quantit�, qui a aliment� la majorit� des wilayas limitrophes et m�me lointaines, aurait pu, selon notre interlocuteur, �tre plus importante n��tait la campagne tardive faite au niveau du plateau de A�n-Bessem � cause de la pluviom�trie abondante en mars-avril, la mauvaise rotation observ�e au niveau des surfaces plant�es, ainsi que la mauvaise r�partition de l�eau du barrage. Cela �tant, M. Choudani, parlant de la politique observ�e par le gouvernement pour l�importation de la pomme de terre, dira que les pouvoirs publics auraient pu prendre leurs pr�cautions bien avant la mont�e des prix de la pomme de terre locale. En outre et sans qu�il remette en cause la politique observ�e, le pr�sident de l�association pense que l�importation de la pomme de terre n�encourage pas l�agriculteur alg�rien, au contraire. Pour lui, le ministre aurait pu prendre des mesures incitatives � l�endroit de tous ceux qui seraient int�ress�s par la production de la pomme de terre en r�duisant les taxes et en leur donnant des indemnit�s pour chaque hectare plant�. �De la sorte, ajoute notre interlocuteur, la production sera augment�e et les prix de revient au kilogramme seront tr�s bas et avantageux pour l�agriculteur et le consommateur.� �Sinon, au rythme o� vont les choses, l�importation servira beaucoup plus les lobbies. L�agriculteur, qui se d�bat dans des probl�mes et qui ne trouve aucun soutien financier ni moral, sera oblig� d�abandonner�, ajoute encore M. Choudani, �galement producteur de pomme de terre et � qui nous avons rendu visite, ce dimanche, au niveau de la ferme-pilote Boucheraine d�El-Esnam o� pr�s de 1 000 hectares sont consacr�s � la production de la pomme de terre par une dizaine d�agriculteurs qui louent des parcelles. � titre d�exemple, au niveau de la wilaya de Bouira, la surface pr�vue pour la plantation est pass�e de 1 500 ha � 2 000 pour l�actuelle campagne. Mai si un int�r�t certain est affich� par les agriculteurs pour planter davantage, la semence fait d�faut. Se faisant rare, elle est c�d�e entre 65 et 70 DA au niveau des principaux march�s de Tizi-Ouzou, A�n- Defla et l�Alg�rois. En outre, cette pomme de terre de semence locale risque de contenir des maladies comme le fameux mildiou qui avait ravag� des milliers d�hectares � A�n-Defla puisqu�elle n�est pas trait�e. Ajouter � cela le prix de l�engrais qui est pass� de 3 000 � 3 700 DA le quintal, l�agriculteur se retrouve � jouer � la roulette russe. Enfin, concernant l�op�ration observ�e par une commission dans le cadre de la lutte contre la sp�culation, et qui avait concern� les chambres froides existantes au niveau des wilayas, le pr�sident de l�Association des producteurs de pomme de terre, membre de cette commission, dira que sur les 18 chambres froides de la wilaya la majorit� �tait dans un �tat lamentable. �Non seulement elles ne contenaient pas de pomme de terre mais elles ne contenaient rien qui put les rentabiliser�, dira am�rement M. Choudani. Notre interlocuteur insiste aupr�s des pouvoirs publics sur la n�cessit� d�encourager les agriculteurs � la source comme cela se fait dans les pays d�velopp�s. �L�Alg�rie doit absolument, si elle veut sauver son patrimoine agricole, �viter les solutions apr�s coup�, dira-t-il. Pour rappel, les besoins nationaux en pomme de terre sont estim�s � 240 000 tonnes par an soit une moyenne mensuelle de 20 000 tonnes.