La demande mondiale de pétrole devrait connaître une légère hausse en 2015, mais l'offre globale de brut restera excédentaire, estime l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) dans son dernier rapport mensuel publié avant-hier à Vienne (Autriche). L'OPEP, qui produit près d'un tiers du brut mondial, a relevé sa prévision de demande pétrolière mondiale pour cette année à 92,3 millions de barils par jour (mbj) contre 92,26 millions précédemment, alors qu'en 2014, la demande s'est établie à 91,2 mbj, selon le même rapport. Ceci étant, la légère hausse de la demande attendue pour l'année en cours ne devra pas peser significativement sur la tendance actuelle des cours pétroliers, dès lors que l'offre restera excédentaire, selon l'OPEP, qui table ainsi sur la persistance d'un surplus de production mondiale d'«au moins un million de baril par jour» en 2015. Aussi, relève l'Organisation, «la légère hausse prévue de la demande sera virtuellement absorbée par les seuls pays non membres de l'OPEP, dont la production devrait encore croître de 1,28 mbj après un bond de 1,98 mbj en 2014». L'OPEP qui, malgré la chute drastique des cours, refuse de baisser sa production sous l'influence de l'Arabie Saoudite, souligne en outre que l'appréciation du dollar contribue également à maintenir une tendance baissière sur le cours. De son côté, l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui défend, elle, les intérêts des pays consommateurs, a estimé que la chute actuelle des prix du pétrole ne suffira pas à relancer la consommation dans un contexte économique, qu'elle qualifie de «peu dynamique». Dans son rapport mensuel de janvier, repris hier par l'APS, l'AIE a maintenu ses prévisions précédentes estimant que la consommation mondiale de brut devrait atteindre 93,3 mbj en 2015 contre 92,4 mbj en 2014. Globalement, prévoit l'AIE, «une reprise des prix, sauf évènement majeur, n'est pas imminente», même si, avance-t-elle, «des signes laissent penser que le vent va tourner», notamment en termes d'évolution de l'offre dans les pays non membres de l'OPEP. Pourtant, comparativement à son précédent rapport, l'AIE a réduit de 350 000 barils par jour sa prévision de croissance de la production dans ces pays pour l'année en cours, l'établissant désormais à un niveau de 950 000 barils, alors que la production des pays de l'OPEP devrait, quant à elle, atteindre 29,8 mbj en 2015. Depuis le mois de juin dernier, convient-il de rappeler, les cours pétroliers mondiaux ont baissé de près de 60%, passant allégrement sous la barre des 50 dollars le baril. Des pays producteurs comme le Venezuela, l'Algérie et l'Iran, fortement touchés par la crise, tentent actuellement de se constituer en front pour inciter l'OPEP à défendre la stabilité des prix, alors que l'Arabie Saoudite persiste, elle, à rejeter l'idée d'une réduction de la production, même si le baril baissait à un niveau de 20 dollars.