Le pétrole poursuit sa chute après la publication du rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) qui conforte les prévisions de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) en matière de croissance de la demande mondiale pour le brut. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 62,95 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 73 cents par rapport à la clôture de jeudi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance perdait 91 cents à 59,04 dollars. Durant la matinée d'hier, le cours du WTI a plongé à son plus bas niveau depuis mai 2009, à 58,80 dollars. «Les prix du pétrole continuent de dominer les marchés après la baisse des prévisions de la demande de l'AIE pour la quatrième fois en cinq mois», commentait un analyste. «Il n'y a tout simplement pas de fin à la dégringolade des prix du pétrole», disent d'autres analystes. Les cours du pétrole ont perdu 45% depuis le mois de juin et pourraient continuer leur spirale descendante, d'après des analystes. Le rapport de L'AIE a abaissé hier sa prévision de croissance de la demande mondiale de pétrole pour 2015, la reprise économique restant timide malgré la dégringolade des prix du pétrole dans un contexte de surabondance de l'offre. La consommation de pétrole devrait croître de 900 000 barils par jour l'an prochain pour atteindre 93,3 millions de barils par jour (mbj), contre une anticipation précédente de 93,6 mbj, détaille l'AIE dans son rapport mensuel de décembre. Elle a maintenu à 92,4 mbj sa prévision de demande pour 2014. «La croissance de la demande devrait se raffermir en 2015, par rapport à 2014, mais cette accélération semble désormais plus modeste qu'anticipé précédemment, au vu du rythme de plus en plus hésitant de la reprise économique mondiale», explique-t-elle. À cela s'ajoutent la suppression des subventions publiques aux produits pétroliers dans certains pays et le renchérissement du dollar, qui rend plus chers leur achat en devise locale, et une faible progression des salaires dans les pays développés de l'Organisation de coopération et de développement économiques (Ocde). En outre, «l'impact négatif de la dégringolade des prix du pétrole sur les économies des pays exportateurs devrait contrebalancer, sinon dépasser, l'effet stimulant qu'elle pourrait avoir pour les pays importateurs d'or noir, dans un contexte de croissance économique et d'inflation faibles», estime l'agence basée à Paris. Selon l'AIE, cette situation n'aura pas d'effet non plus à court terme sur la production, qui nécessite un certain temps d'adaptation et reste soutenue aux Etats-Unis et dans les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), malgré un repli en novembre par rapport au mois précédent. Pour sa part, l'Opep prévoit une demande de pétrole de 28,92 millions de barils par jour (bpj) l'an prochain, soit 280 000 bpj de moins que sa précédente prévision et plus d'un million de bpj de moins que sa production actuelle. L'Organisation a revu en baisse ses prévisions en raison des perspectives économiques plus faibles en Europe et en Asie et s'attend à une hausse de la production pétrolière des pays non-membres de l'Opep et de ceux exploitant les schistes. L'Opep ajoute cependant que la hausse de la production pourrait ralentir si les prix restent bas. «Si la baisse actuelle des prix du brut continue sur une plus longue période, cela aura un impact sur les prévisions 2015 de production des pays non-Opep, en particulier sur la croissance prévue du (pétrole de schiste)», écrit l'Opep. L'Opep s'attend à ce que la production des pays non-membres de l'Organisation augmente pour atteindre 1,36 million de barils par jour en 2015, sous la houlette des Etats-Unis. Cette prévision a été revue en hausse de 120 000 bpj par rapport au chiffre du mois dernier. A. E./agences